Brexit: du stimulant monétaire dès cet été, prévoit Mark Carney

Publié le 30/06/2016 à 14:11

Brexit: du stimulant monétaire dès cet été, prévoit Mark Carney

Publié le 30/06/2016 à 14:11

Par AFP

Photo Bloomberg.

La Banque d'Angleterre (BoE) pourrait assouplir sa politique monétaire dès cet été, a prévenu son gouverneur Mark Carney lors de sa deuxième allocution officielle en quelques jours, une réponse exceptionnelle à la décision des Britanniques de quitter l'UE.

« De mon point de vue, et je ne préjuge pas de l'opinion des autres membres indépendants du CPM (le Comité de politique monétaire de la banque centrale britannique, NDLR), les perspectives économiques se sont détériorées et un certain assouplissement monétaire devrait être nécessaire cet été », a déclaré jeudi Mark Carney, devant les dorures de la salle où se réunit le conseil d'administration de l'institution.

Son discours a immédiatement entraîné une baisse de la livre, une montée de l'indice vedette de la Bourse de Londres, et un recul du taux d'emprunt à 10 ans au Royaume-Uni à un nouveau plus bas historique, les investisseurs tablant sur une baisse des taux d'intérêt et de l'attractivité de la livre.

Pour Samuel Tombs, économiste chez Pantheon Macroeconomics, ces propos de Mark Carney « sont le signe indéniable qu'une baisse des taux est dans les tuyaux ».

La Vieille dame de Threadneedle Street - du nom de la rue où se situe la BoE au coeur de la City de Londres - a réitéré qu'elle s'attendait à ce que le vote en faveur de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) modifie considérablement les perspectives pour la croissance et l'inflation britanniques.

Le CPM fera un état des lieux initial de la situation lors de sa prochaine réunion, le 14 juillet prochain, et une étude complète, accompagnée de nouvelles prévisions, suivra dans le rapport trimestriel de l'institution sur l'inflation et la croissance en août.

Le CPM abordera également en août l'éventail des instruments disponibles.

« L'incertitude sur le rythme, la profondeur et l'échelle des changements (découlant d'une sortie de l'UE) pourrait peser sur nos perspectives économiques pendant un certain temps », a prévenu le gouverneur.

« Toute cette incertitude a contribué à créer une sorte de +syndrome de stress post-traumatique+ dans les foyers et les entreprises ainsi que sur les marchés financiers, c'est-à-dire une sensibilité exacerbée » aux risques et une prudence accrue sur l'avenir, a observé M. Carney.

Démission écartée

La Banque centrale a réitéré qu'elle se tenait prête à injecter 250 milliards de livres (300 milliards d'euros) de fonds additionnels à travers ses outils monétaires existants.

De plus, le gouverneur de la banque centrale britannique a annoncé qu'elle offrirait chaque semaine une opération supplémentaire de prêts jusqu'à fin septembre, en plus des ses opérations mensuelles et après les trois effectuées autour de la date du référendum.

Mardi, la troisième opération supplémentaire de prise en pension pour six mois ("Indexed Long-Term Repo" ou ITLR) aux banques, sociétés de crédit foncier et maisons de courtage, avait attiré 6,33 milliards de livres de demande pour une allocation finale de 3,07 milliards de livres de liquidités.

En mars 2009, alors que l'économie britannique était en profonde récession suite à la crise financière de 2007-2008, la BoE avait abaissé son taux directeur au niveau historiquement bas de 0,50% et lancé un programme de rachats d'actifs. Ce taux directeur n'a pas bougé depuis.

M. Carney a par ailleurs souligné qu'« il y a des limites à ce que la Banque d'Angleterre peut faire ».

« En particulier, la politique monétaire ne peut pas contrecarrer de façon immédiate et totale l'impact économique d'un choc négative et ample », a-t-il poursuivi.

Le potentiel de l'économie britannique et ses conséquences notamment pour l'emploi et les salaires ne sont pas du ressort de ceux qui établissent la politique monétaire, a-t-il expliqué pointant implicitement les dirigeants politiques.

Cependant, l'institution poursuivra « sans relâche » son objectif de stabilité monétaire et financière, « facilitant les ajustements nécessaires pour que l'économie réalise totalement son potentiel », a conclu le gouverneur.

Interrogé sur son avenir à la tête de la BoE, il a écarté toute démission, alors que les partisans du Brexit l'ont vertement critiqué pendant la campagne du référendum pour avoir alerté sur les conséquences économiques potentiellement négatives d'un départ britannique de l'UE.

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