Bourse: le marché des premiers appels à l'épargne encore gelé au Canada

Publié le 02/10/2014 à 07:44

Bourse: le marché des premiers appels à l'épargne encore gelé au Canada

Publié le 02/10/2014 à 07:44

Par Yannick Clérouin

Alibaba a réalisé la plus importante entrée en Bourse de l'histoire en septembre. Photo: Bloomberg

Tandis que le géant du commerce en ligne chinois Alibaba a réalisé une entrée en Bourse record de 25G$US en septembre, les entreprises canadiennes se montrent encore très frileuses à réaliser un premier appel public à l’épargne.*

Les sociétés du pays ont recueilli au troisième trimestre un total de 531 M$ grâce à deux émissions à la Bourse de Toronto et aux trois premiers appels publics à l’épargne à la Bourse de croissance TSX, selon les données compilées par PWC.

Le montant levé auprès des investisseurs a ainsi reculé de près de 34% par rapport au troisième trimestre de 2013, au cours duquel sept nouveaux placements avaient permis d’obtenir 802M$.

L’émission la plus importante des trois derniers mois a été réalisée par Northern Blizzard Resources (Tor., NBZ) à la Bourse de Toronto. La société d’exploration pétrolière et gazière de Calgary a complété une émission de 500M$ en août.

Christophe Gautier, leader des services-conseils en marchés financiers et comptabilité de PWC Montréal, note que deux tendances caractérisent le marché des appels publics à l’épargne du pays. D’une part, le volume important des émissions réalisées dans le passé a été remplacé par des émissions moins nombreuses, mais dont les montants sont plus importants.

D’autre part, le secteur pétrolier et gazier semble avoir remplacé celui des fiducies de placement immobilier comme moteur du marché des appels publics à l’épargne. Il y a en effet eu quatre nouvelles émissions cette année dans le secteur pétrolier, contre une seule l’an dernier.

Selon l’expert, une meilleure diversité des sociétés émettrices serait «plus rassurant» pour les marchés financiers canadiens.

Une année faste dans le monde

La frilosité des entreprises canadiennes à réaliser une entrée en Bourse détonne avec la tendance observée ailleurs dans le monde. L’année qui s’achève bientôt pourrait bien marquer un nouveau record pour les introductions en Bourse dans le monde si on se fie à la tendance observée après trois trimestres.

Selon des données compilées par Bloomberg, les sociétés ont amassé 41,8G$US au cours des trois mois terminés en septembre. Il s'agit du trimestre le plus faste en matière d'appels publics à l'épargne en quatre ans, selon l'agence financière.

Dans un rapport publié fin septembre, le cabinet EY a calculé qu'au cours des neuf premiers mois de l'année jusqu'au 19 septembre et incluant les opérations dont la clôture est annoncée pour la fin du mois, 851 introductions en Bourse ont été enregistrées pour 186,6 milliards de dollars levés. Cela représente une hausse de 49% du nombre d'opérations par rapport à la même période de 2013 et de 94% des capitaux obtenus, pour un montant total qui «surpasse» celui levé en 2013, précise l'étude.

L'ascension des Bourses depuis cinq ans et un appétit pour le risque plus grand des investisseurs ont alimenté la demande pour les nouvelles émissions d'actions.

Même en Europe, où l'économie demeure chancelante, les entrées en Bourse abondent. Jeudi, la banque de détail britannique Virgin Money, de l'empire du célèbre entrepreneur Richard Branson, a annoncé son inscription prochaine à la Bourse de Londres, espérant tirer 150 millions de livres (près de 300M$CA). Lisez notre texte sur Virgin

Rocket Internet, une société fondée en 2007 qui chapeaute plusieurs dizaines d'enseignes mondiales de commerce en ligne comme Westing (meubles), Lamoda (vêtements) ou Hello Fresh (alimentaire), a réalisé ce jeudi une entrée en Bourse qui la valorise à plus de 6,7 milliards d'euros (près de 10G$CA).

*Le texte a été mis à jour pour ajouter du contexte ailleurs dans le monde.

 

 

 

 

 

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