Bombardier (Tor., BBD.B) assure qu'elle n'a pas tenu de pourparlers avec la multinationale allemande Siemens AG sur la possibilité d'un regroupement de leurs activités ferroviaires.

Selon un article publié mercredi par le quotidien new-yorkais Wall Street Journal, qui cite des sources anonymes, les deux multinationales auraient eu des discussions et celles-ci se trouveraient à un stade préliminaire.

« Il n'y a pas de discussions avec Siemens », a tranché une porte-parole de Bombardier, Isabelle Rondeau, au cours d'un entretien téléphonique.

Par la bouche de son porte-parole Alexander Becker, Siemens AG a de son côté fait savoir qu'elle ne commentait pas les allégations du genre. Près de 40 000 personnes travaillent dans les activités de transport de la multinationale allemande, principalement en Europe.

Les rumeurs de fusion ont néanmoins insufflé de la vigueur à l'action de Bombardier, qui avait atteint la semaine dernière un creux de plus de 20 ans à la Bourse de Toronto. Le titre a clôturé mercredi à 1,95 $, en hausse de 7,14 pour cent, ou 13 cents.

Bombardier _ qui divulguera jeudi ses résultats du deuxième trimestre _ poursuit la préparation de l'entrée en Bourse de sa division transport dans le cadre d'un premier appel public à l'épargne (PAPE) qui devrait avoir lieu au quatrième trimestre.

« Il y a des discussions avec des partenaires potentiels mais nous continuons à préparer le PAPE pour une participation minoritaire de Bombardier Transport », a rappelé Mme Rondeau.

En mai dernier, lors de l'assemblée annuelle des actionnaires de Bombardier, son président et chef de la direction, Alain Bellemare, avait expliqué que le processus de l'entrée en Bourse permettra à l'entreprise de déterminer la valeur de sa division transport, que certains analystes évaluent à environ 5 milliards $ US.

Une partie du montant recueilli devrait être utilisée afin de financer les coûteux programmes de la division aéronautique, comme ceux de l'avion commercial CSeries. qui atteint 5,4 milliards $ US _ et des appareils d'affaires Global 7000/8000.

Dans une note d'analyse, Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, a estimé que l'article du Wall Street Journal prouvait qu'il y a de l'intérêt à l'endroit des activités ferroviaires de Bombardier.

« Cela devrait faire grimper la valeur de ces actifs si l'entreprise décide de vendre sa division transport ou d'en vendre une partie dans le cadre d'un PAPE », écrit-il.

Bombardier Transport, dont le siège social se trouve à Berlin, est l'un des plus grands fournisseurs de matériel roulant du monde. L'an dernier, ses revenus ont atteint près de 10 milliards $.

Au cours des derniers mois, diverses sources ont rapporté que les constructeurs chinois de matériel ferroviaire CNR et CSR, qui étaient sur le point de fusionner, évaluaient la possibilité de mettre la main sur une position de contrôle de Bombardier Transport.

L'entreprise québécoise n'avait pas commenté ces informations.

Le 14 mai, une semaine après son assemblée annuelle, Bombardier a annoncé la suppression de près de 1750 postes, principalement à Montréal, au sein de sa division des avions d'affaires en raison d'un ralentissement de la demande.

Cette décision était attendue à la suite d'un ajustement à la baisse de la production des appareils Global 5000/6000.