Bombardier: Pierre Beaudoin quitte son poste au CA, mais...

Publié le 11/05/2017 à 06:21

Bombardier: Pierre Beaudoin quitte son poste au CA, mais...

Publié le 11/05/2017 à 06:21

Cédant à la pression, Pierre Beaudoin quitte son poste de président exécutif du conseil d'administration de Bombardier... tout en continuant de le diriger.

La direction de Bombardier (To., BBD.B) en a fait l’annonce par voie de communiqué tôt jeudi matin, soit quatre heures avant l’assemblée annuelle des actionnaires où son sort devait être débattu.

M. Beaudoin servira dorénavant «à titre de président non exécutif du conseil d'administration», annonce l’entreprise, sans préciser les pouvoirs, responsabilités et la rémunération associés à cette nouvelle fonction. L'an dernier, la rémunération de M. Beaudoin s'était élevée à 5,3M $US avant qu'il ne décide de la ramener à 3,9M $US dans la foulée des protestations.

Si Bombardier obtient l’approbation formelle du conseil, le changement entrera en vigueur le 30 juin prochain. Cette approbation, annonce l’entreprise, «devrait être obtenue après l'assemblée annuelle des actionnaires plus tard aujourd'hui». 

« Ce changement reflète le grand succès de la transition du leadership exécutif de Bombardier à Alain (Bellemare) au cours des deux dernières années, a déclaré M. Beaudoin par voie de communiqué. Je suis heureux de continuer à travailler avec le conseil d'administration pour appuyer Alain et son équipe à titre de président du conseil. Avec la très solide équipe de haute direction désormais en place, l'entreprise est résolument en bonne voie d'exécuter son plan de redressement et de renouer avec une croissance durable à long terme. »

Au cours des derniers jours, de puissants fonds de pension et d’importants actionnaires de Bombardier ont appelé à des changements importants à la tête du conseil d’administration de l’entreprise.

D'ordinaire discrète, la Caisse de dépôt et placement du Québec a exprimé la semaine dernière qu’elle n’appuierait pas la réélection du président exécutif du conseil d’administration, Pierre Beaudoin, et voterait contre la hausse de rémunération des six autres grands patrons de Bombardier.

D’autres organismes importants souhaitaient le départ de certains administrateurs et ont voté contre la hausse des salaires des hauts dirigeants annoncée le mois dernier. Parmi elles, notons le Fonds FTQ, le régime de retraite des enseignants de l’Ontario (Teachers’), et l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada (OIRPC).

Il en va également de même d'autres organisations, cette fois américaines, dont le régime de retraite des fonctionnaires de la Californie, le fonds de retraite des enseignants californiens ainsi qu'une autre institution floridienne, la Florida State Board of Administration. Toutes ont tous voté contre la politique de rémunération à l'origine de la controverse provoquée par les hausses de rémunération.

Bombardier profitera de l'assemblée des actionnaires pour présenter ses derniers résultats. Pour la période de trois mois terminée le 31 mars, la multinationale montréalaise a encaissé une perte nette ajustée de 31M$US ou 0,02$US par action, comparativement à une perte nette ajustée de 138M$US ou de 0,07$US par action. Cette perte est conforme à celle de 0,02$US par action attendue des analystes.

Pendant la même période, la société a dégagé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 128M$US, supérieur à celui de 112M$US visé par les analystes.

À la Bourse de Toronto, l'action de Bombardier a clôturé hier à 2,05$. Depuis le début de 2017, la valeur de son titre a chuté de 0,11$ ou de 5,09%.

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