Bombardier et SNC face à leurs actionnaires cette semaine

Publié le 04/05/2015 à 06:41

Bombardier et SNC face à leurs actionnaires cette semaine

Publié le 04/05/2015 à 06:41

Par La Presse Canadienne

Photo: Bloomberg

La semaine s'annonce chargée sur la scène économique québécoise, alors que plusieurs entreprises tiennent leur assemblée annuelle, notamment Bombardier et SNC-Lavalin.

Dans les deux cas, mais pour des raisons différentes, les résultats financiers de ces deux fleurons risquent d'être relayés au second plan lorsque leurs dirigeants rencontreront leurs actionnaires, jeudi.

Après seulement deux mois aux commandes de Bombardier (Tor., BBD.B), Alain Bellemare ainsi que les autres membres de la haute direction risquent de faire l'objet de questions à propos de leur stratégie visant à redresser le manufacturier d'avions et de trains.

«Ça été un baptême de feu alors que les investisseurs attendent impatiemment de voir sa stratégie pour l'entreprise», estime l'analyste Kevin Chiang, de CIBC Marchés des capitaux.

En dépit d'un remaniement au sein de la division aéronautique de l'entreprise, plusieurs se demandent si la société s'apprête à se délester de certains actifs, comme sa division ferroviaire, dans le cadre de sa révision stratégique entamée en février dernier.

S'il serait surpris d'une vente de la division transport, M. Chiang n'écarte pas la possibilité d'un partenariat de Bombardier avec certains concurrents comme Alstom, Siemens ou les sociétés chinoises CNR et CSR, qui sont sur le point de fusionner.

Alors que des rumeurs suggèrent que des intérêts chinois évaluent la possibilité de mettre la main sur une position de contrôle de la division transport, Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, et Turan Quettawala, de la Banque Scotia, estiment que cela est encore loin d'être fait.

Dans une note de recherche, M. Spracklin souligne notamment que ce genre de transaction devrait recevoir l'aval des autorités réglementaires à la fois au Canada, aux États-Unis, en Europe ainsi qu'en Chine.

D'autres observateurs suggèrent que l'avionneur montréalais pourrait être tenté de délester de sa division d'avion d'affaires Learjet ou de créer une coentreprise pour la CSeries, dont l'entrée en service est maintenant prévue au début de 2016.

« Un potentiel partenariat ou une coentreprise pour le CSeries pourrait également faire sens avec la Chinoise COMAC comme éventuel partenaire », fait valoir M. Chiang.

L'analyste de CIBC Marchés des capitaux fait valoir que Bombardier a déjà des liens avec COMAC en ce qui a trait à son nouvel avion commercial, dont les coûts atteignent maintenant 5,4 milliards $ US en raison des retards.

Accusations et pont Champlain

Du côté de SNC-Lavalin (Tor., SNC), l'assemblée se déroulera alors que la firme d'ingénierie est visée par des accusations de fraude et de corruption pour des gestes posés par d'ex-cadres en Libye au cours de la dernière décennie.

En vertu de la Loi sur la corruption d'agents publics étrangers, la firme pourrait perdre le droit de soumissionner sur des appels d'offres du gouvernement canadien pendant 10 ans si elle devait être reconnue coupable.

Toutefois, le budget fédéral déposé le 21 avril pourrait profiter à SNC-Lavalin, puisque Ottawa s'est engagé à présenter un «nouveau régime d'intégrité en matière d'approvisionnement et de transactions immobilières à l'échelle du gouvernement».

Même s'il n'y a pas d'échéancier en ce qui a trait aux changements ainsi que leurs conséquences pour la firme montréalaise, Maxim Sytchev, de Dundee Marché des capitaux, estime qu'ils devraient être accueillis favorablement par le marché.

Pour sa part, Chris Murray, d'Altacorp Capital, estime que ces modifications ne devraient pas faire disparaitre les accusations visant SNC-Lavalin, mais ajoute que le ton du budget fédéral permet de croire que les sanctions pourraient être moins sévères.

L'interdiction de 10 ans aurait entre autres provoqué une importante restructuration au sein de la firme montréalaise, souligne l'analyste dans une note de recherche.

«Même si son montant pourrait être élevé, nous croyons que la compagnie est en mesure d'absorber une importante amende tout en continuant d'exister sous sa forme actuelle », fait valoir M. Murray.

Pour le moment, la direction de la firme d'ingénierie n'a pas voulu commenter les changements qui figurent dans le budget du ministre fédéral des Finances, Joe Oliver.

Entre-temps, SNC-Lavalin a obtenu de bonnes nouvelles, puisque la société fait partie du consortium Groupe Signature sur le Saint-Laurent, retenu comme soumissionnaire privilégié par le gouvernement Harper pour construire la structure visant à remplacer le pont Champlain.

Également à surveiller

C'est également sous le signe de la transformation que devrait se dérouler jeudi l'assemblée annuelle de Québecor (Tor.,:QBR.B), qui a notamment réalisé six transactions majeures au cours de la dernière année.

Le conglomérat a entre autres vendu ses 175 propriétés anglophones de Corporation Sun Media _ dont les quotidiens de la bannière Sun _ à Postmedia (Tor., PNC.B) pour un montant de 316M$.

Les actionnaires de Groupe TVA (TSX:TVA.B), du producteur d'énergie renouvelable Boralex (TSX:BLX), de Cascades (TSX:CAS) ainsi que de Groupe Pages Jaunes (TSX:Y) se réuniront également en assemblée d'ici la fin de la semaine.

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