L’économie canadienne a connu un revers inattendu au mois d’août. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,1%, après une stagnation en juillet. C’est le premier recul depuis octobre 2016.
Il s’agit d’une baisse-surprise. Les économistes interrogés par Reuters anticipaient plutôt un gain de 0,1%. «Le défilé de splendides données économiques est terminé, tranche Douglas Porter, économiste en chef de la Banque de Montréal (BMO). C’est un brusque retour à la réalité.»
Tout n’est pas sombre pour autant, nuance l’économiste. Même avec la déception d’août et juillet, l’économie a progressé à un rythme de 3,5% au cours des douze et six derniers mois, souligne M. Porter.
Source: Statistique Canada
Le recul apporte de l’eau au moulin en ce qui a trait aux prévisions de la Banque du Canada qui anticipe un ralentissement de l’économie au cours de la deuxième moitié de l’année, poursuit M. Porter. Ce dernier prévoit que la prochaine hausse du taux directeur aura lieu en mars.
Maintenance exceptionnelle
Le déclin de l’activité économique est attribuable au secteur manufacturier, qui recule de 1%. Le secteur des produits chimiques est particulièrement visé en raison de la suspension d’activités en raison de travaux de maintenance dans certaines usines à Terre-Neuve-Labrador, note Paul Ferley, économiste en chef adjoint de la Banque RBC. La situation devrait se rétablir, selon lui.
Par contre, M. Ferley note que les activités minières sont en baisse de 0,8% et l’extraction de pétrole et de gaz chute de 5,2%.
Nick Exarhos, économiste de CIBC Marchés mondiaux, porte une attention au commerce de détail, qui recule de 0,4%. Depuis un an, le secteur a tout de même progressé de 6%. «Ce rythme nous apparaît s’approcher de la surchauffe lorsqu’on compare avec les tendances du côté du crédit et des revenus. Cela le rend vulnérable à d’autres baisses», commente-t-il.
Après l’annonce, le dollar canadien a continué de se déprécier, avec une baisse de 0,46% à 77,55 cents américains.
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La Banque du Canada adopte un ton plus prudent
