Airbus triple son bénéfice, malgré de nombreuses embûches

Publié le 15/02/2018 à 13:38

Airbus triple son bénéfice, malgré de nombreuses embûches

Publié le 15/02/2018 à 13:38

Par AFP

Photo: Gettyimages

Airbus a presque triplé son bénéfice net en 2017 malgré les enquêtes judiciaires qui le visent et des problèmes de montée en cadence de l'A320neo, tout en ayant dû passer une nouvelle charge sur son avion de transport militaire A400M.

Le bénéfice net est ressorti à 2,87 milliards d'euros, grâce à des livraisons en hausse et la cession de l'entité Defence Electronics, a-t-il annoncé jeudi.

L'avionneur aurait pu mieux faire sans une charge de 1,3 milliard d'euros sur l'A400M, pour lequel il avait déjà passé une provision de 2,2 milliards en 2016.

Mais il estime qu'un accord en cours de négociation avec les Etats partenaires «devrait sensiblement réduire les risques résiduels du programme» à l'avenir.

Allemagne, France, Royaume-Uni, Espagne, Turquie, Belgique et Luxembourg sont associés dans ce programme militaire qui accumule surcoûts et retards.

Le chiffre d'affaires d'Airbus est resté stable l'an dernier à 66,8 milliards d'euros.

Ces chiffres ont été accueillis en fanfare à la Bourse de Paris, où l'action Airbus a bondi de 10,28% jeudi.

« 2017 a vraiment été une année profitable », s'est félicité Tom Enders, le président exécutif, en conférence de presse. Elle n'a «pas manqué de défis ni de tourmentes», mais «nous sommes très optimistes pour 2018» malgré « nombre de défis », a-t-il ajouté.

La fin de l'exercice a en effet été marquée par l'annonce d'un remaniement de la direction d'Airbus, avec le départ du numéro deux Fabrice Brégier ce mois-ci et celui de M. Enders à la fin de son mandat actuel, en 2019.

«En dépit de problèmes persistants sur les moteurs de l'A320neo, nous avons poursuivi la montée en cadence de la production et avons finalement livré un nombre record d'appareils», a poursuivi Tom Enders. 

L'avionneur prévient néanmoins que la montée en cadence actuelle de l'A320neo «demeure un défi et dépend de l'aptitude des motoristes à honorer leurs engagements».

Au total, une trentaine de moteurs de type GTF de Pratt & Whitney sont touchés, et certaines compagnies ont décidé de retarder la livraison de leurs appareils.

Feuille de route clarifiée

Sur l'A400M, en dépit de la nouvelle charge, Airbus indique que « des progrès satisfaisants ont été réalisés sur le plan industriel, avec 19 avions livrés, contre 17 en 2016 ». Airbus prévoit de produire 15 A400M en 2018, 11 en 2019 et pourrait passer à huit par an pour prolonger le programme et augmenter ses chances à l'export.

Selon lui, la déclaration d'intention signée en février avec l'Organisation européenne de coopération en matière d'armement (OCCAR, qui assure la gestion du programme A400M pour le compte des nations de lancement) prévoit « une remise à plat générale du contrat, dont un nouvel échéancier de livraison (et) une feuille de route actualisée des capacités techniques ».

« Grâce à cette feuille de route clarifiée, l'exposition résiduelle d'Airbus à l’avenir devrait être plus limitée », estime le groupe.

Airbus accuse aussi le coup financier des investigations du Parquet national financier (PNF) en France et du Serious fraud office (SFO) en Grande-Bretagne pour des irrégularités sur des transactions, faits qu'il avait lui-même dénoncés en 2016.

Le groupe a révélé dans son document financier que les autorités américaines ont « demandé des informations » sur des éléments de l'enquête SFO/PNF qui pourraient relever de la juridiction des Etats-Unis, sans plus de précision.

Ses comptes 2017 comprennent un impact négatif de 117 millions d'euros imputable aux « frais de conformité ». Cela correspond aux pénalités administratives liées à la clôture de l'enquête du parquet de Munich sur la vente d'Eurofighter à l'Autriche, annoncée la semaine dernière, « ainsi qu'à certains coûts juridiques induits au quatrième trimestre par les enquêtes en cours ».

L'impact a été réduit grâce à la cession de l'entité Defence Electronics, qui a généré une plus-value nette de 604 millions d'euros.

Côté perspectives, Airbus prévoit cette année de livrer « environ 800 avions commerciaux, sous réserve que les motoristes respectent leurs engagements », et un bénéfice d'exploitation (Ebit) ajusté en hausse « d'environ 20% » (comparé à 4,25 milliards d'euros en 2017).

En 2017, les prises de commandes ont progressé à 158 milliards d'euros (134 milliards en 2016), portant la valeur totale du carnet de commandes à 997 milliards d'euros contre 1.060 milliards fin 2016.

L'avionneur va proposer le versement d'un dividende de 1,50 euro par action pour l'exercice 2017, en hausse de 11% par rapport à celui de l'année dernière, ce qui « témoigne de notre confiance dans la croissance future de nos bénéfices et de notre trésorerie », a estimé Tom Enders.

 

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