Acheter ou être acheté? le dilemme du Québec inc. en 2012

Publié le 26/12/2012 à 11:44

Acheter ou être acheté? le dilemme du Québec inc. en 2012

Publié le 26/12/2012 à 11:44

Par La Presse Canadienne

Louis Hébert, professeur de management à HEC Montréal, prévient que les entreprises étrangères qui souhaitent réaliser des acquisitions au Canada devront désormais s'attendre à « recevoir beaucoup plus d'attention qu'auparavant de la part des autorités réglementaires ».

« Si c'était à refaire, Rio Tinto ne pourrait pas acquérir Alcan, estime-t-il. On trouverait quelque chose pour bloquer cette vente-là. »

Réagissant au feuilleton Rona, les principaux partis politiques québécois ont proposé des mesures pour rendre plus difficiles les prises de contrôle étrangères. Il importe toutefois de préciser que plusieurs grandes entreprises québécoises sont déjà protégées parce qu'elles sont contrôlées par des actionnaires détenant des actions multivotantes.

Le Parti québécois et le Parti libéral ont notamment promis d'adopter une loi pour permettre aux conseils d'administration, lorsqu'ils étudient une offre d'achat hostile, de ne pas tenir compte seulement des intérêts des actionnaires, mais aussi de ceux des autres parties prenantes: clients, employés, fournisseurs et créanciers, entre autres. Des dizaines d'États américains possèdent déjà une loi semblable, mais aucune province canadienne.

Clemens Mayr, avocat spécialisé en fusions et acquisitions chez Mccarthy Tétrault, souligne qu'une loi permettrait d'énoncer plus clairement ce principe déjà entériné par deux arrêts de la Cour suprême du Canada. Il avertit toutefois que pour être efficace, cette voie devra aussi être empruntée par Ottawa et les autres provinces. Sinon, la valeur boursière des sociétés québécoises pourrait en pâtir.

Me Mayr rappelle que comparativement aux États-Unis et aux pays européens, le Canada a mis en place « relativement peu de barrières » pour protéger ses entreprises des appétits étrangers.

Le défi, c'est de trouver le juste équilibre. « Si on accepte le jeu que nos entreprises gagnantes vont acheter des firmes à l'étranger, il va aussi arriver que certaines des nôtres aillent se faire acheter des fois, affirme Michel Nadeau. Il s'agit de défendre les quelques entreprises qui sont vraiment stratégiques. »

Rona a réussi à s'en tirer jusqu'à maintenant. Mais si l'entreprise ne se remet pas rapidement sur les rails, les prédateurs referont surface. À cet égard, l'année 2013 pourrait être déterminante.

« Forcément, quand tu réussis à te défendre, il faut performer après, dit Luc Bachand de BMO. Il faut mettre en oeuvre un plan d'affaires qui donne des résultats. Sinon, les actionnaires vont te dire: 'tu as laissé passer une offre et tu n'es pas capable de créer de la valeur'. »

 

 

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