Acheter ou être acheté? le dilemme du Québec inc. en 2012

Publié le 26/12/2012 à 11:44

Acheter ou être acheté? le dilemme du Québec inc. en 2012

Publié le 26/12/2012 à 11:44

Par La Presse Canadienne

Hormis l'acquisition de SFR par Couche-Tard, qui a soulevé des inquiétudes chez les syndiqués scandinaves, aucune des acquisitions étrangères menées par des entreprises québécoises n'a suscité de fort mouvement de contestation.

En fait, la plupart des acquisitions d'entreprises ont lieu sans faire de vagues. On se rappelle de la vente de Provigo (acquise par Loblaws en 1998), de Vidéotron (acquise par Québecor en 2000) et d'Alcan (acquise par Rio Tinto en 2007), mais qui se souvient vraiment de la vente de Van Houtte (acquise par des Américains en 2007), de Sico (acquise par AkzoNobel en 2006) et de La Senza (acquise par Limited Brands en 2007)?

M. Nadeau fait remarquer que dans certains cas, les acquisitions d'entreprises québécoises par des intérêts étrangers ont eu du bon. Il donne l'exemple de Van Houtte, dont le siège social montréalais a continué à prendre de l'expansion malgré le changement de contrôle.

Ce n'est clairement pas ce succès que les politiciens québécois avaient en tête lorsqu'ils se sont empressés, dans une rare unanimité, de condamner l'offre d'achat de 1,76 milliard $ présentés par Lowe's pour Rona, cet été.

Le ministre des Finances de l'époque, le libéral Raymond Bachand, est allé jusqu'à demander au bras financier du gouvernement, Investissement Québec (IQ), d'acheter des actions du détaillant dans le but de le protéger. Ce n'est qu'en lisant le prochain rapport annuel d'IQ qu'on saura si la société d'État a obéi à cette commande inusitée. De son côté, sans qu'on le lui demande, la Caisse de dépôt a senti le besoin d'allonger 34,4 millions $ pour faire passer sa participation dans Rona à près de 15 pour cent.

Il faut dire que le déclenchement d'une campagne électorale était imminent. Mais encore aujourd'hui, nombreux sont les observateurs du milieu des affaires à croire qu'il faut empêcher à tout prix la vente de Rona.

« Le siège social de Rona (situé à Boucherville), c'est l'un des plus importants de la région de Montréal », relève Michel Magnan, professeur de comptabilité à l'Université Concordia.

« Je ne pense pas qu'on réagisse très différemment des gens dans d'autres pays », ajoute-t-il, en rappelant l'hostilité manifestée par le détaillant américain Casey's lorsque Couche-Tard a voulu en faire l'acquisition, en 2010.

Les spécialistes soulignent que la présence de sièges sociaux est importante pour assurer la vitalité économique d'une région métropolitaine. En plus de faire travailler des milliers de personnes, ces centres décisionnels confient de lucratifs mandats à plusieurs professionnels: avocats, comptables, ingénieurs, informaticiens, etc. Sans compter les achats faits aux fournisseurs locaux, un aspect particulièrement important dans le cas de Rona.

Il reste qu'au Canada anglais, on a mal compris la réaction quasi épidermique de l'élite québécoise, perçue comme du nationalisme économique mal placé. Le célèbre financier montréalais Stephen Jarislowsky a résumé son malaise en quelques mots: « je ne vois pas pourquoi un détaillant ne pourrait pas appartenir à des étrangers ».

Dans le reste du Canada, pourtant, l'opposition a été vive quand MDA, Potash et Nexen ont été visées par des offres d'achat provenant de l'étranger. Le gouvernement fédéral a bloqué le rachat de MDA et de Potash, n'y voyant pas d'« avantage net » pour le Canada. Il a autorisé la vente de Nexen à une société d'État chinoise, mais en promettant de s'opposer à des transactions semblables à l'avenir.

Une loi protectrice?

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