Acheter ou être acheté? le dilemme du Québec inc. en 2012

Publié le 26/12/2012 à 11:44

Acheter ou être acheté? le dilemme du Québec inc. en 2012

Publié le 26/12/2012 à 11:44

Par La Presse Canadienne

Photo: Bloomberg

Deux poids, deux mesures? Les entreprises québécoises ont multiplié les acquisitions à l'étranger en 2012, mais quand le géant américain Lowe's a voulu mettre la main sur le quincaillier en difficulté Rona, la levée de boucliers a été immédiate.

En 2012, le Québec inc. a connu une année exceptionnelle sur la scène internationale. La pharmaceutique Valeant, qui a déménagé son siège social à Montréal cette année, a effectué plusieurs acquisitions dont la valeur totale a dépassé les 3,5 milliards $ US. CGI a acquis la firme britannique Logica pour 2,8 milliards $ avec l'aide de la Caisse de dépôt et placement du Québec. Alimentation Couche-Tard a acheté le détaillant norvégien Statoil Fuel & Retail (SFR) pour 2,7 milliards $. Saputo a avalé l'entreprise texane Morningstar Foods pour 1,45 milliard $ US. Et Cogeco s'est porté acquéreur du câblodistributeur américain Atlantic Broadband pour 1,36 milliard $ US.

Genivar et Stella-Jones ont aussi réalisé des acquisitions étrangères cette année, alors que la Banque Laurentienne et Fiera Capital, entre autres, ont effectué des transactions importantes au Canada.

« Ç'a été une année faste et c'est encourageant: les entreprises québécoises relèvent merveilleusement bien le défi de la mondialisation », se réjouit Michel Nadeau, directeur général de l'Institut sur la gouvernance.

« On a rarement vu un contexte macroéconomique aussi favorable pour permettre à nos entreprises de faire des transactions qui vont les transformer », constate Luc Bachand, chef de BMO Marchés des capitaux au Québec, en évoquant les faibles taux d'intérêt, la force du dollar canadien et les liquidités abondantes dont disposent actuellement bon nombre de grandes sociétés canadiennes.

Les dirigeants ambitieux n'hésitent pas à tirer parti de la faiblesse relative de l'économie en Europe et, dans une moindre mesure, aux États-Unis, pour mettre la main sur des entreprises prometteuses à bon prix.

« L'année 2013 pourrait aussi être une grande année parce qu'on va continuer à voir, d'après moi, un bon climat pour faire des transactions », avance M. Bachand.

Selon le Fonds de solidarité FTQ, 29 entreprises québécoises d'importance ont procédé à des acquisitions en 2012 alors qu'à peine 11 compagnies d'ici ont été vendues.

Il faut seulement espérer que les achats récents des entreprises québécoises produiront les bénéfices espérés. Après tout, notent les experts, la plupart des acquisitions se soldent par des échecs. On n'a qu'à penser à l'aventure américaine de Jean Coutu et à l'incursion ratée de Cogeco au Portugal.

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