(Photo: Bloomberg)
Depuis la mi-juin, le prix du baril de pétrole brut (West Texas Intermediate) est passé de 115 $US à 81 $. Les impacts sont nombreux, mais forts différents selon les blocs économiques.
Le réputé magazine The Economist examine dans sa dernière parution à qui profitera cette baisse et qui seront affectés négativement. Voici quelques-unes de leurs observations.
La baisse du prix de pétrole a de quoi surprendre compte tenu de situations de plus en plus tendues au Moyen-Orient, avec la montée du groupe État islamique, et en Ukraine. On aurait plutôt cru à une hausse du prix compte tenu des risques de voir diminuer les approvisionnements.
Si le du prix du pétrole baisse, c’est qu’il répond très bien à la loi de l’offre et de la demande, note The Economist. La faiblesse de l’économie mondiale et les reprises avortées en Europe et au Japon font en sorte la demande diminue. De l’autre côté, principalement à cause des américains, la production depuis 2013 est supérieure de 1 à 2 millions de barils par jour à ce qu’elle était auparavant.
L’économie mondiale profitera de cette baisse du prix du pétrole, car une baisse du prix de 25 % a un impact positif de 0,5 % sur la croissance économique mondiale.
Un des principaux bénéficiaires sera évidemment la Chine qui est le deuxième plus gros importateur net au monde. La baisse de 30 $ du prix du baril lui fait économiser 60 milliards par année, soit 3 % de la valeur totale de ses importations, estime The Economist.
Pour les américains, l’impact est plus mitigé, car ils sont maintenant à la fois les plus gros consommateurs, importateurs et producteurs de pétrole.
En Europe, la baisse du prix du pétrole a comme effet d’exacerber le risque de déflation, ce que tente désespérément d’éviter Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne.
Mais les pays le plus en difficulté conséquemment à la baisse du prix du pétrole sont les producteurs qui comptent sur les revenus que procurent les exportations de pétrole pour financer leurs programmes sociaux, soit l’Iran, le Venezuela et la Russie.
Le prix baissera-t-il encore plus ?
La baisse du prix du pétrole va se poursuivre s’il faut en croire les experts de Goldman Sachs. Ils s’attendent à ce que le prix baissent jusqu’à 75 $ durant le premier trimestre de 2015. Et même jusqu’à 70 $ au deuxième trimestre alors que l’abondance de l’offre sera à son zénith.
Cette prévision demeure toutefois à la merci ce que pourrait annoncer l’Arabie Saoudite à la prochaine réunion le l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui se tiendra le 27 novembre à Vienne. Les dirigeants du royaume ont maintes fois affirmé au cours des derniers mois qu’il était hors de question de diminuer leur production. Mais d’ici un mois, la baisse du prix pourrait devenir de plus en plus difficile à supporter pour certains autres membres de l’organisation.
Selon Vandana Hari, directrice chez Platts, un leader mondial dans la recherche sur l’énergie, pour être significative, il faudrait que l’OPEP baisse sa production d’au moins un million de barils par jour. C’est très peu probable que cela se produise le 27 novembre, selon elle.
Mme Hari soutient qu'il n'existe à ce jour aucun consensus au sein des pays membres de l'OPEP quant à une éventuelle diminution de la production. Elle ajoute que de telles discussions pourraient mener à une baisse de production, mais pas avant 2015.
