Malgré son âge, le marché haussier devrait se poursuivre

Publié le 06/03/2015 à 10:50

Malgré son âge, le marché haussier devrait se poursuivre

Publié le 06/03/2015 à 10:50

Par Jean Gagnon

Photo: Shutterstock

C’était le 6 mars 2009, un vendredi. Un ami, directeur du bureau principal d’un grand courtier de Montréal, me confiait : «L’atmosphère est tellement lourde et les perspectives tellement négatives que j’ai épuisé toutes mes ressources. Je ne sais plus quoi dire à mes conseillers pour les motiver à ne pas tout abandonner et à continuer de croire que le marché tournera bien un jour.» Pas étonnant, car l’indice S&P 500 avait perdu plus de 50% en moins d’un an.

C’est alors que le marché tourna. Depuis 2009, le S&P 500 est en hausse à chaque année et il a plus que triplé depuis ce moment. Ce marché haussier fêtera son sixième anniversaire lundi.

Pour un marché haussier, six ans, c’est vieux. En effet, la longévité moyenne des marchés haussiers est d’environ 4 ans. Faut-il alors craindre un changement de direction brutal?

Pas d'exubérance irrationnelle

Si le bull market dure si longtemps, c’est qu’il survient après un des pires marchés baissiers de l’histoire, rappelle Jean-Luc Landry, président de Gestion de portefeuille Landry, et observateur de la scène boursière depuis plus de 40 ans.

Selon lui, la hausse du marché boursier va se poursuivre. «Nous avons profité du leadership des Américains au cours des dernières années, maintenant ce sont les Européens et les Japonais qui vont prendre le relai», dit-il.

Deux facteurs doivent se conjuguer pour qu’un marché haussier prenne fin, explique le gestionnaire. D’abord, il faut une forte vague spéculative qui pousse le cours des actions à des niveaux déraisonnables, ce qui n’est pas encore le cas. «On ne voit pas d’exubérance irrationnelle de la part des investisseurs, du moins pour l’instant.»

Mais aussi, il faut que l’on assiste à un resserrement des politiques monétaires. «La Réserve fédérale (Fed) a mis fin à son programme d’assouplissement quantitatif, mais reste à savoir quand elle commencera à augmenter les taux d’intérêt», dit M. Landry. Quant à l’Europe et au Japon, ils sont en pleine période de politiques monétaires accommodantes et prennent ainsi le relai de la banque centrale américaine.

De plus, l’économie supportera les marchés boursiers pendant encore quelque temps, selon le gestionnaire.. «La baisse du prix de l’énergie est un facteur tellement positif à long terme!» L'expert prévoit une septième année consécutive de gains pour le S&P 500. Sa prévision? Un rendement de 6 % à 8 %.

Les obstacles

Par ailleurs, cette hausse du marché boursier en 2015 ne se fera sans heurts, croit Hugo Ste-Marie, stratège adjoint pour le Groupe financier Scotia. «On doit s’attendre à une plus grande volatilité cette année», dit-il. Faudra donc avoir le coeur solide à certains moments.

La Fed devrait amorcer son cycle de resserrement des taux d’intérêt au début du troisième trimestre, ce qui alimentera l'incertitude chez les investisseurs, selon le stratège. De plus, les prix des matières premières seront également très volatils à cause du dollar américain. Mais au final, le S&P 500 devrait terminer l’année à 2 225, une hausse d’environ 6%, prévoit M. Ste-Marie.

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