Le temps de convertir ses dollars en livres sterling ?


Édition du 22 Octobre 2016

Le temps de convertir ses dollars en livres sterling ?


Édition du 22 Octobre 2016

Par Stéphane Rolland

[Photo : 123RF/Potapova Valeriya]

La livre sterling est-elle K.-O. ? Christophe Bernier nous a posé la question. Le champion de boxe canadien a commencé sa maîtrise en relation internationale à l'Université de Coventry en Angleterre. Il se demande quel serait le meilleur moment pour convertir une commandite sportive versée en dollars canadiens pour financer ses études.

Dans les prochains mois, la tendance est baissière pour la livre sterling, répond Hendrix Vachon, économiste sénior du Mouvement Desjardins, en entrevue. La devise britannique est susceptible de reprendre un peu du poil de la bête à court terme, mais elle risque de traverser d'autres «poches de faiblesses» à mesure que le processus de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne progressera, explique celui qui a été nommé par Bloomberg le meilleur prévisionniste du marché des devises en 2013.

«On pourrait suggérer à votre lecteur de convertir des portions de sa commandite lors des moments de faiblesse, poursuit-il. Actuellement, ce serait une bonne occasion. Si rien ne presse, il pourrait attendre d'autres reculs quand nous entrerons dans le vrai processus de sécession. Mais les variations sont difficiles à prévoir.»

En effet, anticiper la trajectoire d'une devise est un exercice périlleux, même à court terme. La preuve : lorsque nous avons reçu la question, BMO Marchés des capitaux prévoyait que la livre sterling vaudrait 1,69 $ CA à la fin de l'année 2017. Quelques jours plus tard, cette prévision a été révisée à 1,50 $. La raison : Londres a annoncé que le processus officiel de sécession serait mis en branle plus tôt que prévu et a réitéré la ligne dure en matière d'immigration. «La croissance économique sera touchée par ce divorce difficile, analysent les membres de l'équipe d'économistes de BMO Marchés des capitaux. Plus l'incertitude se prolongera, plus les investissements en capital seront reportés.»

Comme le contexte politique est volatil, il vaudrait mieux y aller par étape, croit Daniel Laverdière, directeur principal, planification financière et services-conseils, Banque Nationale Gestion privée 1859. «Dans l'incertitude, la conversion graduelle reste une sage recette, dit-il. C'est le même principe que les achats ou les ventes progressives dans les marchés financiers. Le but est d'éviter de faire une transaction trop importante au mauvais moment.»

Si M. Bernier décidait de convertir l'entièreté de sa bourse maintenant, il obtiendrait tout de même un bon taux, dit M. Vachon. Depuis 1971, la livre sterling s'est échangée à 2,10 $ CA en moyenne. [La devise britannique était à 1,62 $ CA au moment d'écrire ces lignes.] C'est une aubaine de près de 20 % par rapport au prix moyen.

Outre ce qui se passe dans les terres de Sa Majesté, la trajectoire du huard pourrait brouiller les cartes. Si la livre se déprécie sur le marché financier, mais que le dollar canadien subit le même sort, l'effet sera nul. M. Vachon estime que le dollar canadien sera moins volatil que la livre en raison de la stabilisation des prix du baril de pétrole. «Le dollar canadien est susceptible de connaître des épisodes de faiblesse, mais ce n'est pas comparable aux risques que court la livre.»

Nous invitons nos lecteurs à soumettre leurs questions à propos de leurs finances personnelles à stephane.rolland@tc.tc.

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