Le parcours en dents de scie des titres aurifères


Édition du 12 Novembre 2016

Le parcours en dents de scie des titres aurifères


Édition du 12 Novembre 2016

Le marché boursier canadien est en hausse de 24,9 % depuis son creux s’étendant du 20 janvier au 31 octobre. Le rebond du secteur de l’énergie, mais aussi celui des produits matériels, qui comprend les titres aurifères, a largement contribué à cette hausse.

Ainsi, l’indice aurifère mondial S&P/TSX a bondi de 138 %, entre son creux du 17 novembre 2015 et son sommet subséquent du 2 août dernier. Il s’en est suivi une correction, de sorte que le gain a été ramené à 90 % au 31 octobre.

Malgré cette correction, le poids des titres aurifères dans le S&P/TSX atteignait récemment 6,9 %, alors qu’il n’était que de 3,9 % en novembre 2015. Les titres aurifères sont responsables de 37 % de la hausse de 13,9 % du S&P/TSX, de novembre 2015 à aujourd’hui. Si l’on inclut les titres d’argent, cette proportion passe à 44 %, calcule Ani Markova, gestionnaire du Fonds de métaux précieux AGF.

« Depuis septembre, on assiste au dénouement [unwinding] de positions spéculatives nettes sur l’or au COMEX. La correction abrupte du début d’octobre s’est produite durant la “Semaine dorée” [Golden Week], alors que le marché de Shanghai, où se négocie l’or physique en lingot, était fermé en raison de congés en Chine. En parallèle, les investisseurs ont commencé à escompter une hausse du taux directeur de la Réserve fédérale plus tard cette année, et cela a causé une hausse du dollar américain », explique Ani Markova. L’or est très sensible aux majorations des taux d’intérêt américains. Celles-ci augmentent le coût de renonciation (opportunity cost) de la détention de lingots tout en poussant à la hausse le dollar américain, devise dans laquelle l’or est coté.

Le prix moyen de l’or était de 1 355 $ US l’once au troisième trimestre, soit une augmentation de 6 % par rapport au prix moyen de 1 260 $ US au trimestre précédent. Principalement en raison de cet accroissement, les analystes de RBC Marchés des Capitaux (RBC) s’attendent à ce que les marges bénéficiaires passent de 340 $ US l’once, en moyenne, au deuxième trimestre à 390 $ US l’once au troisième. Une élévation modérée des coûts a aussi contribué à l’élargissement de cette marge : les coûts réels d’une exploitation minière durable (all-in sustaining costs) seraient passés de 925 $ US, en moyenne, au deuxième trimestre à 950 $ US au troisième.

Cette rentabilité accrue se répercutera sur les bilans des sociétés, alors que les aurifères nord-américaines devraient continuer à utiliser leurs flux de trésorerie disponibles pour diminuer leur endettement, qui est en baisse de 40 % depuis le pic de 2014 et devrait osciller autour de 17,4 milliards de dollars américains à la fin du troisième trimestre, comparativement à 19,6 G$ US au deuxième, selon RBC.

« Après plusieurs années durant lesquelles elles se sont appliquées à réduire leurs coûts, les sociétés aurifères sont désormais dans une meilleure posture du point de vue de la rentabilité et de l’endettement. À un cours d’environ 1 270 $ US l’once, la plupart des producteurs d’or sont rentables, et de petites fluctuations de l’or peuvent mener à des changements beaucoup plus importants sur leurs bénéfices et flux de trésorerie, en considérant l’hypothèse qu’ils contrôlent leurs coûts », dit Ani Markova.

Les analystes de RBC rappellent qu’une variation du prix de l’or se répercute actuellement en double sur celle des titres aurifères. Ainsi, une variation de 1 % du prix de l’or se traduit par une variation de 2 % des titres aurifères : « Nous réitérons notre position selon laquelle les investisseurs devraient se tourner vers les titres aurifères pour leur exposition à l’or, en particulier en raison des flux de trésorerie disponibles générés par le prix de l’or actuel », affirment-ils.

Ani Markova rappelle que, malgré le rebond des cours des aurifères par rapport au niveau où ils semblaient nettement survendus, ils restent inférieurs environ de 50 % aux sommets atteints en 2011 : « Désormais, ce sera à chaque société de démontrer le potentiel de hausse de son titre par des réussites dans l’exploration et le remplacement des réserves, de même que par des améliorations opérationnelles et des distributions de dividendes », conclut-elle.

« Dans le contexte volatil actuel des cours des titres, toute attente déçue à l’égard de l’exploitation ou des résultats financiers sera suivie d’une brusque liquidation », préviennent cependant les analystes de RBC.

À la une

À surveiller: Boralex, Alphabet et Bombardier

Il y a 50 minutes | Charles Poulin

Que faire avec les titres Boralex, Alphabet et Bombardier? Voici des recommandations d’analystes.

Bourse: le TSX en hausse d’environ 100 points et Wall Street en ordre dispersé

Mis à jour il y a 14 minutes | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. Wall Street en ordre dispersé pour terminer une mauvaise semaine.

Bourse: la Banque Royale fait trembler le marché des actions privilégiées

BALADO. La Banque Royale envoie un signal clair qu'elle pourrait racheter toutes ses actions privilégiées.