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À quelques heures du discours très attendu de Janet Yellen à Jackson Hole, les experts de Wall Street estiment que la Réserve fédérale (Fed) est en retard sur les événements en ce qui a trait aux taux d’intérêt.
Cela peut surprendre si l’on considère que ces gens sont parmi ceux qui ont certainement le plus profité de la politique extrêmement accommandante de la Fed depuis la crise financière.
Un sondage de ConvergEx Group mené la semaine dernière auprès de 219 professionnels de l’investissement, soit des gestionnaires de portefeuilles, des courtiers et des arbitragistes, révèle pourtant que 59% d’entre eux croient que la banque centrale est ou sera trop lente à relever les taux d’intérêt. Les deux tiers des répondants sont également d’avis que la Fed a trop d’influence sur les marchés financiers.
Ces résultats rejoignent l’opinion de quelques membres du Federal Open Market Committee (FOMC) de la Fed, le comité qui décide de la politique monétaire américaine. Certains d’entre eux s’étaient effectivement exprimés en faveur d’un relèvement plus hâtif des taux d’intérêt lors de sa dernière réunion à la fin du mois dernier.
La question a certainemenr fait l’objet de bien des débats au cours des deux derniers jours à Jackson Hole, au Wyoming, où se tient présentement le sommet semi-annuel de la Fed. C’est que le sommet se tient sous la direction d’Esther George, la présidente de la Réserve fédérale de Kansas City. Celle-ci croit qu’il y a une grande complaisance actuellement au sujet d'une éventuelle hausse des taux d’intérêt.
«L’économie montre déjà suffisamment de signes d’amélioration, et je ne voudrais pas que nous soyons en retard sur les événements», disait-elle jeudi sur les ondes de CNBC.
Économie: les opinions divergent
Évidemment, les opinions divergent en ce qui a trait aux perspectives économiques. Plusieurs observateurs jugent que les marchés témoignent d’un trop grand optimisme quant à l’économie, et que dans les faits, le relèvement des taux n’est pas éminent. En outre, plusieurs croient que le resserrement des conditions de crédit sera probablement moins grand et plus graduel que lors des cycles précédents.
À cet égard, un sondage spécialement ciblé par CNBC auprès de 36 économistes, gestionnaires de portefeuille et analystes, en vue de la rencontre de Jackson Hole, indique que ceux-ci estiment qu’il s’écoulera 30 mois entre la première et la dernière hausse, ce qui est neuf mois de plus que la moyenne des cycles de hausses de taux depuis 1983.
De plus, selon ce coup de sonde, la hausse des fonds fédéraux (fed funds) pour le cycle qui devrait débuter au milieu de l’été prochain s’arrêtera à 3,16% au quatrième trimestre 2017, ce qui sera le plus bas taux pour une fin de cycle.
En retard ou non la Fed en ce qui a trait à la hausse des taux d'intérêt? Tandis qu’il semble y avoir autant d’opinions que d’interlocuteurs, Janet Yellen nous révélera aujourd’hui ce qu’elle en pense. À suivre.
