Des stratégies pour bien gérer le risque de devises


Édition du 30 Septembre 2017

Des stratégies pour bien gérer le risque de devises


Édition du 30 Septembre 2017

Par Raymond Kerzérho

Mon collègue Yves Rebetez a récemment écrit dans ces pages une chronique1 fort intéressante à propos des mérites des FNB pour gérer le risque de devises de votre portefeuille. Il demeure toutefois quelques éléments qui méritent votre attention.

Si vous avez adopté une stratégie moderne de portefeuille, vous détenez sans doute non seulement des placements canadiens, mais aussi des placements étrangers afin d'améliorer la diversification. Quand le dollar canadien s'apprécie, cela réduit généralement le rendement de vos placements étrangers, et vice versa. Le marché des FNB vous offre des outils pour accepter le risque de devises ou, au contraire, pour le couvrir. Il existe notamment de nombreux FNB jumeaux d'actions étrangères en versions couverte et non couverte contre le risque de devises. Afin d'éclairer votre choix, voici quelques conseils et observations.

Le cas des obligations

Les obligations servent à apporter de la stabilité à votre portefeuille. Or, en acceptant le risque de devises sur vos placements en obligations étrangères, vous en augmenteriez énormément la volatilité. De plus, la couverture du risque de devises est peu coûteuse pour les obligations. Donc, de grâce, couvrez-vous ! Il existe toutefois une exception à cette règle : celle où le détenteur encourt régulièrement des dépenses importantes en devises étrangères. Par exemple, un Snowbird possédera des obligations en dollars américains sans couverture.

Des mouvements par séquences

Contrairement aux obligations, les actions supportent plutôt bien le risque de devises.

Par exemple, depuis cinq ans, l'indice S&P500 a affiché une volatilité similaire en dollars canadiens (11,4 %) ou en dollars américains (10,9 %). Donc, si les gains et les pertes liés aux devises avaient tendance à s'annuler d'une année à l'autre, on n'aurait pas besoin de se soucier de couvrir ce risque. Hélas, le dollar canadien s'apprécie et se déprécie souvent par séquences de plusieurs années, comme en fait foi le graphique. Bref, si vous ne couvrez pas du tout le risque de devises et que s'amorce une période faste pour le dollar canadien, il faudra de longues années pour que vous recouvriez les pertes de change accumulées par vos actions étrangères. En aurez-vous la patience ?

Comme le mentionnait Yves Rebetez dans sa chronique, les coûts explicites (frais de gestion) des FNB avec couverture du risque de devises sont souvent modestes. Il en va toutefois autrement des coûts non visibles, soit ceux liés aux difficultés techniques intrinsèques aux opérations de couverture. Ces coûts sont parfois élevés, surtout pour les actions, en raison de leur plus grande volatilité. Ils peuvent facilement soustraire de 1 % à 1,5 % du rendement des actions étrangères lors des mauvaises périodes. En conséquence, couvrir le risque de devises des actions étrangères protège votre portefeuille contre les séquences perdantes, mais peut s'avérer coûteux. Il n'y a pas de décision facile !

Une stratégie efficace

Comme le disait Yogi Berra, il est périlleux de faire des prédictions, surtout en ce qui concerne l'avenir.

L'évolution du taux de change du dollar canadien est imprévisible. Vous avez donc besoin d'une stratégie efficace, quelle que soit la direction que prendra ce dernier. Pour vos obligations étrangères, il n'y a selon moi pas de risque à prendre : on couvre ! En ce qui a trait aux actions étrangères, je suggère la stratégie que préconisent plusieurs caisses de retraite : couvrir le risque à moitié pour en réduire l'impact tout en maîtrisant les coûts. C'est faisable en partageant également votre allocation en actions étrangères entre les versions couverte et non couverte du même portefeuille. Le tableau ci-joint mentionne quelques-uns de ces FNB jumeaux avec lesquels je me sens à l'aise.

EXPERT INVITÉ

Raymond Kerzérho CFA, MBA, est directeur de la recherche chez PWL Capital. Il enseigne également la finance à l'Université McGill et anime la baladodiffusion L'investissement décomplexé, disponible sur pwlcapital.com.

À la une

Bourse: Wall Street clôture en ordre dispersé

Mis à jour à 18:12 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto a clôturé en légère hausse.

Bourse: les gagnants et les perdants du 18 avril

Mis à jour à 18:32 | LesAffaires.com et La Presse Canadienne

Voici les titres d'entreprises qui ont le plus marqué l'indice S&P/TSX aujourd'hui.

À surveiller: Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique

Que faire avec les titres de Banque TD, Marché Goodfood et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes.