Bourse: «évitez d'essayer de prévoir la fin du marché haussier»

Publié le 06/03/2015 à 14:32

Bourse: «évitez d'essayer de prévoir la fin du marché haussier»

Publié le 06/03/2015 à 14:32

Par Yannick Clérouin

Photo: Bloomberg

Plusieurs épargnants qui rechignaient à l’idée d’investir en Bourse en mars 2009, au moment où l’économie était en pleine récession et que la crise financière faisait craindre le pire, s’en mordront les doigts le 9 mars, date qui marquera le sixième anniversaire du présent marché haussier.

Sam Stovall, stratège d’actions américaines pour Standard & Poor’s, souligne dans une récente recherche que l’actuel marché haussier est non seulement un des plus longs de l’histoire, mais qu’il a offert un exceptionnel rendement de...211% (performance de l’indice phare américain S&P 500).

Depuis la Deuxième Guerre mondiale, seulement trois autres périodes haussières ont duré aussi longtemps que le présent marché haussier. Et seulement deux de ces périodes ont célébré leur septième anniversaire.

Contrairement à ce que bien des sceptiques ont claironné ces dernières années, l’actuel marché haussier a donc survécu plus longtemps que la moyenne des périodes favorables, qui est de quatre ans.

Peu d’investisseurs et chroniqueurs ont eu le courage en 2009 d’affirmer que la baisse marquée des Bourses offrait une occasion en or d’acheter de belles entreprises à des prix dérisoires. Notre chroniqueur Bernard Mooney a toutefois clamé que le moment était plus propice comme jamais d’investir en Bourse dans notre édition du 7 mars 2009, soit exactement au moment où le creux a été atteint.

Toujours dans nos pages, François Rochon, président et gestionnaire de portefeuilles de Giverny Capital, a été un des rares portefeuillistes québécois à soutenir à l’époque qu’il était temps de sauter sur les aubaines qui se présentaient pour les investisseurs à long terme.

Dans le cahier Investir de Les Affaires du 14 mars 2009, il avait affirmé que la période représentait «L’occasion d’une génération». «Les évaluations boursières n’ont jamais été aussi attrayantes depuis 1974», avait-il dit à ce moment.

Y aura-t-il un septième anniversaire?

La prochaine question logique qui vient en tête des investisseurs est, selon Sam Stovall, de savoir si ce marché haussier connaîtra son septième anniversaire.

Parmi les éléments analysés par le stratège, l’évaluation constitue un élément clé. Le S&P 500 se négocie présentement à 17,8 fois les bénéfices réalisés au cours des 12 derniers mois, comparativement à sa médiane historique à long terme de 15.

Une telle valorisation peut-être considérée élevée, dit M. Stovall, mais elle peut être justifiée par le faible taux d’inflation, qui lui se situe nettement sous sa médiane à long terme.

François Rochon observe que les Bourses sont revenues à la normale, tant sur le plan de la rentabilité des entreprises qu'au chapitre de la valorisation.

«Dans le contexte économique actuel et compte tenu des faibles taux d'intérêt, nous sommes à des niveaux normaux», observe-t-il.

Évitez d'essayer de prévoir la fin du marché haussier

Les investisseurs qui ont acheté en 2009 ou dans les années subséquentes ont profité de deux tendances favorables simultanées: la croissance rapide des bénéfices ainsi que l'augmentation des ratios cours-bénéfice.

Or, étant donné que les évaluations et la croissance des profits sont revenues à des niveaux qui reflètent la tendance historique, il faut s'attendre à ce que la performance des actions soit en général moins élevée dans les prochaines années qu'elle ne l'a été depuis 2009, fait remarquer François Rochon. En dollars américains, le S&P 500 a progressé de 13,3% en 2014, de 29,7% en 2013 et de 17,25% l'année précédente.

Sur cinq ans, le S&P 500 devrait suivre la tendance historique et procurer un rendement annuel se situant entre 8% à 10%, anticipe le président de Giverny Capital. «Une telle performance serait très respectable. Sur une base relative, c'est nettement mieux que ce que peut procurer une obligation d'une échéance de 5 ans, par exemple.»

Certes, les aubaines sont bien plus difficiles à dénicher qu'en 2009 ou en 2010. «On ne pourra peut-être pas tripler ou quadrupler notre argent avec un titre comme on l'a fait ces dernières années, mais doubler sur six ans, ça reste très bon», rétorque le gestionnaire.

François Rochon conseille aux investisseurs d'éviter d'essayer de prévoir le moment où la période haussière prendra fin. «C'est une stratégie perdante», insiste-t-il. «Même si les rendements s'annoncent moins élevés dans les prochaines années, ce n'est pas une raison pour retirer son argent de la Bourse, surtout compte tenu des solutions de rechange.»

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