Bourse: l'enthousiasme débordant des experts détonne du flegme des particuliers

Publié le 04/07/2014 à 09:05

Bourse: l'enthousiasme débordant des experts détonne du flegme des particuliers

Publié le 04/07/2014 à 09:05

Par Jean Gagnon

Photo: Shutterstock

Tandis que l’été s’installe finalement et que les marchés boursiers nord-américains touchent de nouveaux sommets, des experts de la scène financière parmi les plus réputés n’en finissent plus de faire l’éloge des marchés, et surtout de prédire des niveaux encore plus hauts d’ici la fin de l’année.

Jeremy Siegel, professeur de finance bien connu à la renommée Wharton School en Pennsylvanie, déclarait jeudi sur la chaîne financière CNBC que le «stampede boursier va se poursuivre. «Je ne serais pas surpris si l’indice Dow Jones dépassait 18 000 à la fin de l’année», a-t-il dit. «Pourrait-il atteindre 19000, voire 20000? Peut-être», a-t-il ajouté. L’indice a clôturé à 17 068 jeudi.

Le professeur de Wharton rappelle qu’il n’était pas aussi optimiste l’année dernière. La différence entre cette année et l’année dernière est la situation concernant les taux d’intérêt. «Des taux d’intérêt encore aussi bas vont pousser les prix des actions beaucoup plus haut», dit-il.

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Quelques facteurs pourraient toutefois faire dérailler les marchés, croit M. Siegel. Le principal, c’est l’inflation. «Si les bas taux d’inflation entraînent des augmentations de salaires qui ne sont pas compensés par une augmentation de productivité, et que le prix du pétrole continue de monter, nous aurons un problème.»

Encore plus haut

«Ce marché haussier (bull market) n’est ni ordinaire, moyen, typique ou normal», affirme de son côté Laszlo Birinyi, Président de Birinyi Associates. Il prévoit maintenant que l’indice S&P 500 touchera 2100 avant la fin de l’année. Il a clôturé à 1985 jeudi.

Il y a à peine quelques semaines, après que l’indice eut franchi la barre de 1900, M. Birinyi avait haussé sa cible à 1970. «Le marché a atteint notre cible avec une telle aisance que nous croyons qu’il a maintenant la capacité de se négocier à 2100 d’ici six mois», écrivait-il hier à ses clients, selon MarketWatch, une division du Wall Street Journal.

«Les investisseurs doivent reconnaître qu’il s’agit d’un marché haussier atypique, si bien que certaines mesures d’évaluation traditionnelles ne peuvent pas s’appliquer», conclut-il.

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Birinyi Associates est une ferme de recherche et de gestion de portefeuilles dont l’approche repose sur l’étude de la psychologie et de l’histoire des marchés, ainsi que sur les comportements des investisseurs.

Mais les particuliers doutent

Le plus récent sondage du sentiment des investisseurs individuels de l’AAII (American Association of Individual Investors) ne montre toutefois pas le même enthousiasme de la part des particuliers. En effet, la dernière enquête hebdomadaire de l’organisme montre bien une augmentation de 1,3% à 38,5% des investisseurs qui prévoient une hausse des marchés boursiers au cours des six prochains mois. Mais ce pourcentage demeure inférieur à sa moyenne historique, qui se situe à 39%.

Ce qui est bien supérieur à sa moyenne historique, c’est le pourcentage des investisseurs qui sont neutres quant aux perspectives des marchés pour les prochains six mois. Malgré une baisse une baisse de 2,6% à 39,1%, ceux qui anticipent une stagnation des Bourses demeurent bien au-dessus de leur moyenne historique de 30,5%.

Cette prudence des particuliers est-elle plus justifiée que l’enthousiasme débordant des experts? À suivre.

 

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