Chronique : le bon potentiel de la Bourse

Publié le 22/08/2009 à 13:17

Chronique : le bon potentiel de la Bourse

Publié le 22/08/2009 à 13:17

Bloomberg

 

Même si les marchés boursiers ont rebondi depuis leur creux de mars, il n'est pas trop tard pour y investir.

À Toronto, l'indice S&P/TSX a regagné plus de 40 % depuis son creux de 7479 points atteint le 9 mars. Aux États-Unis, la hausse du S&P 500 dépasse 50 %.

 

 

Si vous êtes resté à l'écart de la Bourse depuis le début de l'année, il est normal que vous vous demandiez si vous avez raté le bateau.

Un rebond qui s'appuie sur les perspectives à long terme

Le rebond boursier s'est produit dans un contexte économique qui demeure difficile. Les bénéfices des entreprises ont été supérieurs aux attentes au deuxième trimestre, tout simplement parce que les attentes étaient très basses. Mais il reste que les résultats sont encore assez anémiques.

De plus, les sociétés ont réussi à obtenir un rendement meilleur que prévu parce qu'elles ont coupé radicalement et rapidement dans leurs coûts. La demande de produits et services reste atroce, comme le montrent les revenus des entreprises. Et les perspectives pour le trimestre en cours ne sont guère meilleures que les résultats des derniers trimestres. Les dirigeants parlent d'une stabilisation, mais les résultats seront quand même nettement inférieurs à ceux du trimestre comparable de l'année dernière.

La hausse boursière s'appuie donc principalement sur les perspectives de bénéfices à plus long terme, celles de 2010 et surtout 2011.

Ce qui signifie qu'il pourrait bien y avoir des reculs sensibles lorsque les investisseurs tiendront davantage compte des perspectives à court terme. C'est une autre façon de dire que les marchés sont encore exposés à de forts risques et susceptibles de fluctuer beaucoup. C'est pourquoi plusieurs prédisent une autre vague baissière (l'automne est propice à ce genre de scénario).

Une correction, une pause ou une consolidation, appelez cela comme vous voulez, est probable, voire certaine. Ne serait-ce que parce que la spéculation est revenue en force bien trop vite, et de façon trop importante, selon moi.

Ce n'est donc qu'une question de temps avant que cette vague baissière se produise.

Les sociétés en bonne position pour profiter d'une reprise de la demande

Cela dit, la Bourse reste attrayante à long terme.

Replaçons les choses en contexte. Le rebond des derniers mois n'est pas vraiment le résultat d'un marché haussier. C'est le résultat d'un marché qui avait tout simplement trop baissé. Il était normal qu'il rebondisse lorsque les investisseurs reprendraient confiance.

En dépassant récemment les 1000 points, le S&P 500 est revenu à son niveau d'octobre 2008, lorsque l'économie américaine était déjà en récession depuis presque un an. C'est loin d'être un niveau satisfaisant, puisque c'est le même qu'en septembre 2003, en juin 2002 et en octobre 1998 !

Par ailleurs, je ne veux pas débattre de la question de savoir si le marché est évalué à sa juste valeur. Ce que je sais, c'est que les ingrédients sont réunis pour qu'on assiste à un impressionnant boom des bénéfices des sociétés américaines au cours des prochaines années.

D'une part, les gains de productivité et les réductions de coûts atténuent les effets de la récession. Par exemple, les entreprises américaines ont augmenté leur productivité au rythme annuel de 6,4 % au deuxième trimestre, une performance exceptionnelle étant donné le contexte. Ce qui signifie qu'une reprise de la demande entraînera une forte hausse des bénéfices. C'est en partie ce qu'achètent les investisseurs lorsqu'ils acquièrent des actions.

De plus, les perspectives concernant l'inflation sont peu inquiétantes, et ce, pour les mêmes raisons. Une économie plus efficace disposant en outre d'une grande capacité de production inutilisée et de nombreux chômeurs, voilà de quoi tuer dans l'oeuf les élans inflationnistes.

Ce qui, par conséquent, réduit les risques de fortes hausses de taux d'intérêt.

Pourquoi mentionner cet élément ? Parce que le rendement de la Bourse à long terme repose sur deux composantes : les bénéfices, qui devraient exploser au cours des prochaines années, et l'évaluation que les épargnants accolent à ces bénéfices, laquelle dépend en bonne partie des taux d'intérêt.

Enfin, il reste une quantité phénoménale d'argent non placé en Bourse, n'attendant qu'un signal pour y revenir.

Au 31 mars, l'encaisse détenue par le secteur privé aux États-Unis représentait 95 % de la valeur de toutes les actions américaines. Lorsque la Bourse a atteint son sommet, en 2000, cette proportion n'était que de 30 %.

Cela montre à quel point il y a encore un bon potentiel pour la Bourse à long terme.

De mon blogue

www.lesaffaires.com/bernard-mooney

Entre l'optimisme et le pessimisme, la sagesse !

J'ai lu une phrase puissante dans la lettre de Bruce Flatt aux actionnaires de Brookfield Asset Management : " Règle générale, nous croyons qu'un surplus d'optimisme ou de pessimisme fait en sorte que nous avons tendance à penser trop à court terme lorsque vient le temps de prendre des décisions et empêche de se concentrer sur la création de richesse à long terme. "

On peut difficilement mieux décrire l'attitude que devrait avoir l'investisseur en Bourse. Si vous tombez dans l'excès d'optimisme, vous allez croire que vous vous enrichirez rapidement et serez tenté de prendre de dangereux raccourcis. Pour sa part, l'excès de pessimisme vous paralyse. La sagesse se situe quelque part entre les deux...

Vos réactions

" Si les spécialistes et les investisseurs optaient pour un tel état d'esprit, nous aurions un marché boursier beaucoup plus représentatif de la réalité. "

- René H. Laflamme

" Chaque fois que des nouvelles négatives sont publiées, c'est un peu comme de la publicité qui nous fait prendre conscience qu'investir sans garanties, c'est comme sauter d'un avion sans parachute. "

- Sylvain

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