Titres bancaires : des visions opposées


Édition du 26 Septembre 2015

Titres bancaires : des visions opposées


Édition du 26 Septembre 2015

Le segment des actions canadiennes à revenu est très populaire auprès des investisseurs, en particulier des retraités comptant sur les dividendes versés par ces sociétés afin de suppléer à leurs revenus.

Dans un contexte canadien, cela signifie que plusieurs fonds détiennent une pondération très importante en titres du secteur financier, en particulier ceux des grandes banques canadiennes.

Il est vrai que l'indice S&P/TSX, dans lequel les titres sont pondérés selon leur capitalisation boursière, accorde la pondération la plus importante au secteur financier, soit 36 %. C'est près du double de celle du secteur pétrolier, qui arrive au deuxième rang. Les banques comptent parmi les plus importantes entreprises du pays. Il est donc inévitable qu'elles occupent une place prépondérante dans le marché canadien.

Et le rendement de dividende des six grandes banques varie de 3,9 à 4,8 %, ce qui est généreux par rapport au rendement du dividende de 3 % de l'indice. C'est pourquoi la proportion donnée au secteur financier est encore plus importante dans certains fonds négociés en Bourse (FNB). C'est le cas du plus important FNB de cette catégorie, l'iShares Canadian Select Dividend Index ETF (XDV). Ce FNB tente de reproduire le rendement de l'indice Dow Jones Canada Select Dividend Index, un indice composé des 30 sociétés rapportant le meilleur rendement parmi l'indice Dow Jones Canada Total Market Index. Dans ce fonds, la proportion des titres financiers était d'environ 55 % le 10 septembre.

C'est près de celle de 53 % du Fonds de croissance de dividendes TD, un fonds géré conjointement par Doug Warwick et Michael Lough et dont l'actif est de 6,2 G$. Quand on lui fait remarquer qu'il a la possibilité d'accorder moins d'importance aux titres financiers dans le portefeuille, il répond que son objectif est d'acheter un flux de revenus en croissance au fil du temps. «Or, les titres de ce secteur offrent des dividendes en croissance. Ils se sont avérés de bons placements à détenir à long terme par le passé et ils devraient continuer à l'être dans le futur», estime-t-il.

Le recul des banques au premier semestre ne l'inquiète pas outre mesure. Il note que les ratios cours/bénéfices des banques se situent actuellement près des limites inférieures de leur évaluation historique. Les banques dégagent un rendement de l'avoir des actionnaires variant de 13 à 19 %, et, même si la croissance des bénéfices est plus lente, elles continuent de générer beaucoup de liquidités. «Les banques devraient augmenter leur dividende de nouveau cette année, et je peux les acheter pour 9 % de moins aujourd'hui qu'au début de 2015», souligne-t-il.

Autre son de cloche

«Je n'investirais pas dans un FNB de dividende, souvent dominé par les titres bancaires. Sous l'angle risque/rendement, ces titres ont actuellement un potentiel limité de hausse à ce stade-ci du cycle économique. Par contre, quand on constate les bouleversements récents de l'économie canadienne et la dette des consommateurs, il y un risque à la baisse important pour les bénéfices des banques», dit Brandon Snow, gestionnaire principal du Fonds de dividendes Cambridge. La pondération de 20 % du fonds en titres financiers ne comporte pas de banques.

Hovig Moushian, gestionnaire principal de la catégorie Mackenzie Dividendes toutes capitalisations, adopte une position intermédiaire : «Nous détenons encore des banques, mais nous ne sommes pas prêts à y prendre des participations aussi importantes que dans le S&P/TSX, ne serait-ce qu'en raison du risque que cela comporte. Notre pondération en titres financiers se situe à environ 37 %.

Brandon Snow renchérit en soutenant que d'autres actions affichant un rendement de dividende élevé ont atteint des niveaux d'évaluation qui ne lui paraissent pas justifiés à cause des risques liés à leurs activités. Il en retrouve parmi les entreprises de services publics, de télécommunications et de placement immobilier.

Fellow CSI, Yves Bourget a fait carrière dans l’industrie des valeurs mobilières pendant une vingtaine d’années, en particulier à titre de vice-président pour le Québec de Placements Altamira, de 1990 à 1997. Il collabore depuis 2001 à la publication Finance et Investissement, notamment en matière de fonds communs.

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