Marché canadien: où sont les aubaines?


Édition du 11 Avril 2015

Marché canadien: où sont les aubaines?


Édition du 11 Avril 2015

Le marché canadien est divisé en deux segments. L'un est composé des secteurs de l'énergie et des matériaux de base, et il est responsable du rendement médiocre de la Bourse depuis septembre dernier. L'autre comporte en gros le reste du marché, et il continue de progresser, poussant les ratios d'évaluation de certains titres à leurs plus hauts niveaux depuis cinq, voire dix ans. Les occasions de placement sont plutôt dans le premier groupe que le second, estime Ian Hardacre, gestionnaire du Fonds Trimark canadien.

«Nous avons assisté à une vente de liquidation du secteur des ressources et nous jugeons que ces titres se négocient désormais à de faibles multiples de flux de trésorerie. À l'inverse, d'autres secteurs du marché, notamment la consommation de base, se retrouvent avec des titres comme Metro ou Loblaw qui sont propulsés dans la stratosphère et se négocient près de leur sommet des 52 dernières semaines, bien plus grâce à l'expansion des multiples qu'à la progression de leurs bénéfices», dit-il. La pondération du fonds dans le secteur de la consommation de base n'est que de 1 %, soit le titre de Couche-Tard, détenu depuis 10 ans maintenant.

D'autres secteurs lui semblent pleinement évalués, comme celui des services publics et celui des télécommunications dans lequel, là aussi, plusieurs titres ont avancé et se retrouvent près de leur sommet des 52 dernières semaines.

En comparaison, les évaluations du secteur de l'énergie lui semblent attrayantes sur un horizon de trois à cinq ans. «Le monde a besoin d'un prix du pétrole plus élevé pour réaliser des projets pétroliers. Ce n'est qu'une question de temps avant que le pétrole n'augmente. La crise actuelle est causée principalement par la surabondance de l'approvisionnement, en provenance principalement des États-Unis. Les entreprises américaines produisent en effet un million de barils de pétrole de plus qu'il y a un an. Or pour être rentables, elles ont besoin d'un prix plus élevé que ce qu'il est actuellement. La production va diminuer au cours des 12 prochains mois, à moins qu'un événement majeur ne vienne couper l'approvisionnement de pétrole étranger. Il y a trop de projets qui ne tiennent pas debout avec un pétrole à 50 $ US le baril», constate-t-il.

À 22,1 %, la pondération en titres pétroliers du Fonds Trimark canadien est proche de celle de l'indice composé S&P/TSX. Par contre, à 16,5 %, la pondération en titres de matériaux est 54 % plus élevée que celle de l'indice.

Une occasion difficile à ignorer

«C'est le résultat d'une approche où nous tentons de cibler des titres de qualité pour la croissance desquels nous n'avons pas à payer. C'est le cas de ces titres miniers à l'heure actuelle. Les ressources représentent le tiers du marché canadien. On peut difficilement les ignorer, surtout lorsqu'une telle occasion se présente. Nous pensons avoir choisi les entreprises les mieux dirigées et offrant les meilleures perspectives de croissance», poursuit Ian Hardacre, en citant l'exemple de Ressources Teck.

Il croit qu'une hausse relativement faible des prix du charbon à coke et du cuivre poussera rapidement le titre de Teck à la hausse.

Cela dit, le fonds détient aussi des entreprises de croissance moins cycliques, comme MacDonald, Dettwiler and Associates ou Toromont Industries. D'ailleurs, les titres industriels comptent pour 16,8 % du portefeuille, par rapport à 8,5 % seulement dans l'indice.

Mais, contrairement à plusieurs fonds d'actions canadiennes, le Fonds Trimark ne détient que 17 % du portefeuille en titres des services financiers, alors que ceux-ci représentent 34,7 % du marché canadien. La TD, la Scotia, la Royale, de même que Manuvie et Brookfield Asset Management figurent dans le portefeuille, mais aucune fiducie de placement immobilier. «Je ne prévois pas une bonne croissance des bénéfices des banques cette année. Ce sont néanmoins de solides entreprises qui continueront à payer leurs dividendes. Si leurs cours continuaient à baisser, elles deviendraient de bons achats plus tard dans l'année», estime le gestionnaire.

Biographie

Fellow CSI, Yves Bourget a fait carrière dans l’industrie des valeurs mobilières pendant une vingtaine d’années, en particulier à titre de vice-président pour le Québec de Placements Altamira, de 1990 à 1997. Il collabore depuis 2001 à la publication Finance et Investissement, notamment en matière de fonds communs.

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