Investir dans le marché américain


Édition du 14 Mars 2015

Investir dans le marché américain


Édition du 14 Mars 2015

Dans une chronique récente, j'ai expliqué que pour plusieurs investisseurs, il vaut mieux choisir un seul fonds d'actions mondiales pour la portion étrangère du portefeuille, question de laisser au gestionnaire le soin de choisir où investir.

Certains investisseurs préfèrent toutefois avoir plus de contrôle sur cette décision, et souhaitent miser sur le marché américain. Évidemment, plusieurs sociétés américaines réalisent une partie importante de leur chiffre d'affaires et de leurs bénéfices ailleurs qu'aux États-Unis, de sorte qu'à cet égard, ils obtiennent déjà une diversification étrangère. C'est encore plus vrai dans le cas des multinationales qu'on retrouve dans l'indice S&P 500 que pour les PME qui composent l'indice Russell 1000.

Dans ma chronique du 14 février, j'ai souligné que certains gestionnaires de fonds de PME canadiennes démontraient une capacité de générer des rendements supérieurs à leurs indices de référence sur de longues périodes. Or, s'il est un marché où cela n'est manifestement pas le cas, c'est bien le marché américain.

C'est d'ailleurs pourquoi le premier fonds de placement géré passivement en suivant un indice y a été lancé en 1975 par le Vanguard Group. Son fondateur, Jack Bogle, avait constaté qu'il devenait de plus en plus évident que la grande majorité des fonds d'actions américaines gérés activement ne dégageaient pas des rendements supérieurs aux indices boursiers, du moins pas en imposant des frais de gestion dont la médiane est de 2,3 % pour les fonds d'actions américaines offerts au Canada1.

Ce qui était vrai il y a 40 ans l'est encore aujourd'hui. Pour toutes les périodes de 1 à 25 ans terminées le 31 décembre dernier, le rendement annualisé total de l'indice S&P 500 (en $ CA) a toujours été supérieur au rendement médian des fonds.

La plupart du temps, l'écart était semblable aux frais de gestion. Ainsi, sur 10 ans, l'indice dégage un rendement de 7,3 %, par rapport à 4,9 % pour le fonds médian, soit un écart de 2,4 %. Sur 20 ans, l'écart est de 2,5 %, et sur 25 ans, il se creuse à 3,2 %.

Je ne suis pas devin, mais je serais prêt à parier ma vieille chemise que si les frais de gestion restent les mêmes, ces écarts se répéteront durant les 25 prochaines années. Ai-je besoin de rappeler que 1 000 $ investis à un taux annualisé de 9,6 % pendant 25 ans valent 9 892 $, alors qu'ils n'en valent que 4 716 $ s'ils sont investis à 6,4 %, soit moins que la moitié ? C'est beaucoup d'argent laissé sur la table.

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