Fonds XIU : pas tout à fait ce que l'on pense

Publié le 10/06/2014 à 09:41

Fonds XIU : pas tout à fait ce que l'on pense

Publié le 10/06/2014 à 09:41

Par Jean Gagnon

Alimentation Couche-Tard ne fait pas partie du S&P/TSX 60. (Photo: Bloomberg)

Le plus gros fonds négocié en bourse (FNB) au Canada est le XIU. Son objectif est de répliquer le rendement de l’indice S&P/TSX 60, soit l’indice qui inclut, peut-on supposer, les 60 plus grosses compagnies canadiennes.

Pourtant, Alimentation Couche-Tard ne fait partie de l’indice bien qu’elle se classe facilement parmi les 60 plus grosses compagnies canadiennes en termes de capitalisation boursière, soit 16,5 milliards.

Et elle n’est pas la seule. De fait, 12 des 60 plus grosses compagnies ne font pas partie de l’indice, peut-on lire dans une intéressante chronique de David Milstead, columnist au Globe & Mail.

Par exemple, Great-West Lifeco, détenue en partie par le groupe Power Corporation, n’est pas dans l’indice bien que sa capitalisation boursière atteigne 29 milliards. L’indice inclut pourtant TransAlta Corp dont la valeur boursière n’est que de 3,5 milliards.

Deux facteurs expliquent cette situation. D’abord, le calcul de la valeur boursière. Elle est généralement le principal facteur dans la création d’un indice boursier. Elle sert à sélectionner les compagnies qui feront partie de l’indice. Elle sert aussi à déterminer leur poids respectif dans l’indice. Toutefois, pour la majorité des indices du TSX, ce n’est pas la valeur boursière totale qui est utilisée, mais plutôt la valeur des actions pouvant être négociées (free float). Cette mesure exclut les actions détenues par les familles qui ont fondé l’entreprise, par les initiés ou par un groupe possédant une position significative ou de contrôle dans la compagnie, c’est-à-dire les investisseurs stratégiques.

L’autre facteur est la pondération par secteur. On sait que les secteurs de l’énergie, des ressources naturelles et de la finance occupent une place prépondérante dans l’économie canadienne. Il est alors naturel que les plus grosses compagnies canadiennes se retrouvent dans ces secteurs. Par exemple, les banques. Sur la base uniquement de leur capitalisation boursière, les banques et les grandes compagnies d’assurance occupent une place presque démesurée comparativement à la majorité des autres secteurs. C’est pourquoi certaines, dont entre autres Great-West Lifeco et Fairfax Financial Holdings, sont exclues de l’indice, et que d’autres seront sous représentées quant à leur poids dans l’indice.

Au Canada, il y a 60 compagnies publiques dont la capitalisation boursière est supérieure à 8 milliards, mais 12 d’entre elles, dont Alimentation Couche-Tard, ne font pas partie de l’indice S&P/TSX 60. On parle donc plutôt du TSX 48 + 12, conclut David Milstead.

Quelle importance doit-on accorder à cet état de fait. D’abord, l’investisseur qui achète le FNB XIU, ou les autres fonds communs indiciels qui reflètent le S&P/TSX 60, doit comprendre qu’il ne détiendra pas nécessairement les 60 plus grosses compagnies canadiennes.

Mais surtout, l’investisseur qui achète un titre exclu ou sous représenté dans l’indice doit savoir qu’il est pénalisé du fait que son titre ne sera pas sujet à la même demande de la part des gestionnaires de fonds indiciels que sa taille l’indiquerait. Cela peut limiter la hausse du prix de l’action .

 

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