L'appareil Mi 3, de Xiaomi. (Photo: Bloomberg)
Il aura fallu moins de 2 mois pour qu’Alibaba crée une valeur boursière presque aussi grande que celle d’Amazon, l’enfant-chéri du commerce électronique américain. Xiaomi jouera-t-elle un jour le même tour à Apple ?
Depuis 2009 Alibaba, le géant de l’e-commerce chinois, souligne la journée des célibataires le 11 novembre. Et à chaque année ce jour-là, son volume de ventes augmente substantiellement. Cette année, il a atteint 9 milliards $, ce qui est supérieur au record du fameux black Friday américain le lendemain de la fête du Thanksgiving. L’action d’Alibaba en a profité pour établir hier un nouveau record de 119 $ à la bourse américaine.
C’est le 19 septembre qu’Alibaba a fait son entrée en bourse à la suite d’une première émission public à 68 $. Ce prix accordait une valeur boursière à l’entreprise de 168 milliards. À 119 $, la capitalisation boursière d’Alibaba atteint maintenant 294 milliards, soit une création de valeur de 126 milliards. La valeur boursière totale d’Amazon à ce jour est de 143 milliards. «Alibaba a donc presque créé une nouvelle Amazon en même pas 2 mois», ironise Mark Lin, gestionnaire de portefeuilles chez Gestion d’actifs CIBC.
La progression en bourse d’Alibaba a été telle que la valeur de la firme a coiffé facilement celle de Facebook qui est maintenant de 207 milliards. Et elle est à moins de 100 milliards de celle de Google qui est de 377 milliards.
Au même moment, on apprenait que Xiaomi, une entreprise chinoise toujours détenu privément, était en négociation dans le but de conclure un nouveau financement privé de 1,5 milliards qui porterait sa valeur à 40 milliards. C’est plus que 2 fois la valeur d’Uber, la plus grosse compagnie privée de Silicon Valley, selon le Financial Times.
Xiaomi, qui veut dire «petit riz», est maintenant le troisième plus gros fabricant au monde de téléphone intelligent derrière Apple et Samsung, et ce bien qu’elle n’existe que depuis 4 ans.
Sa croissance phénoménale est due à sa stratégie de n’avoir qu’un seul téléphone, le Mi, et de se limiter au bon marché, celui des pays émergents, explique Mark Lin. « En demeurant hors des États-Unis, elle évite tous les possibilités de poursuites liées aux questions propriété intellectuelle », dit-il.
Pour l’instant, la demande pour son produit excède largement l’offre, car l’entreprise fait face à une longue liste d’attente pour son Mi, a pu constater le gestionnaire de la CIBC lors d’un récent séjour à Beijing.
En 2011, un an avant de faire son entrée en bourse, Facebook avait procédé à un dernier financement privé de 1,5 milliards pour une valeur boursière de 50 milliards. La capitalisation boursière de Facebook a quadruplé depuis.
Nul ne sait quand Xiaomi décidera de faire son entrée en bourse. Selon le Financial Times, les dirigeants de la firme disent ne pas être intéressés de le faire avant 5 ans. Mais à la vitesse où vont les choses, ce serait surprenant qu’il faille attendre aussi longtemps.
