TFI: un soupir de soulagement de 10% efface toutes les pertes de 2018 du camionneur

Publié le 21/02/2018 à 16:44

TFI: un soupir de soulagement de 10% efface toutes les pertes de 2018 du camionneur

Publié le 21/02/2018 à 16:44

Par Dominique Beauchamp

Il y a longtemps que TFI International(TFII, 33,23$) se démène pour redresser sa filiale américaine de transport de lots complets, qui lui procure le quart de ses revenus. 

La robuste conjoncture au Sud de la frontière pourrait enfin lui fournir la bougie d’allumage qui manquait.

Le titre du camionneur rebondit donc de 10,5% en Bourse le 21 février, récupérant plus que le recul de 8% depuis le début de l’année et la majorité du ressac de 14% des 13 derniers mois.

Au lendemain de la téléconférence ses résultats annuels du camionneur, au moins quatre analystes ont signalé qu’ils étaient plus confiants qu’avant que l’ex-Transforce gagnerait son pari en 2018, grâce à la demande accrue pour le transport de marchandises et surtout la hausse de 35% des tarifs au comptant en janvier pour le transport de lots complets aux États-Unis.

«Après quatre trimestres de bénéfices décevants, les investisseurs craignaient une autre mauvaise surprise. Or, non seulement les résultats du quatrième trimestre répondent aux attentes, mais TFI prévoit toujours un bond de 15% du bénéfice d’exploitation à 600M$ pour 2018 par rapport au consensus de 587M$. Le marché a poussé un soupir de soulagement», a expliqué Kevin Chiang, de CIBC Marchés des capitaux.

La majorité des analystes consultés doutent encore que cette marque de 600M$ soit atteinte, mais ils ont bon espoir que toutes les divisions amélioreront leurs marges cette année, surtout la filiale américaine de transport de lots complets, à mesure que les nouveaux contrats seront renouvelés aux tarifs plus élevés.

«TFI n’aura plus à absorber les coûts du changement de marque de commerce de 15 à 20M$ de 2017. Elle devrait aussi bénéficier de la diminution de ses frais d’entretien», prévoit Benoit Poirier, de Desjardins Marchés des capitaux, qui recommande à nouveau l’achat du titre et majore sa cible de 35 à 37$.

Le cours actuel offre selon lui un bon point d’entrée pour participer au revirement de la filiale américaine. Il relève son cours cible de 35 à 37$.

Relisez que mijote le PDG de l'ex-TransForce?

Seul Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux, croit au bénéfice d’exploitation de 600M$ en 2018, une conviction qui repose en bonne partie sur son analyse de terrain de l’industrie du camionnage aux États-Unis aux prises avec une pénurie de chauffeurs et de nouvelles contraintes réglementaires qui affaibliront les plus fragiles.

M. Spracklin espère voir les premiers indices d’une hausse des tarifs dès le prochain trimestre de TFI.

«Au multiple d’évaluation actuel, le titre n’incorpore pas les objectifs annuels de TFI et encore moins le potentiel que le camionneur fasse encore mieux», écrit-il.

Son cours cible de 38$ laisse entrevoir un gain d’encore 14,4%, auquel s’ajoute le dividende de 2,3%.

Dette plus légère et rachat d’actions

Les flux de trésorerie excédentaires, une mesure chère au PDG Alain Bédard, devraient atteindre 325 à 350M$ en 2018, avant la cession-bail d’autres actifs immobiliers superflus d’une valeur d’environ 100M$, entrevoit Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale.

La volonté de la société d’allouer 150M$ à la réduction de sa dette et environ 100M$ au rachat de ses actions en Bourse plaît aussi à certains analystes.

L’analyste de la Financière espère donc que l’évaluation de TFI comble en partie son retard sur celle de son industrie.

L’action s’échange à un multiple de 7,6 fois le bénéfice d’exploitation de 2018 par rapport à la moyenne de 8,6 fois pour son groupe-repère.

«Au cours actuel de 30$, le rapport-risque rendement est attrayant si l’on se fie aux balises du rendement que lui procurent ses flux de trésorerie libres, des cinq dernières années», ajoute M. Chiang.

MM. Doersken et Chiang réitèrent leur recommandation d’achat et leur cours cible respectif de 38$ et de 36$. 

Des bémols

Le PDG de TFI n’a pas convaincu tous les analystes que le vent tourne pour de bon.

Turan Quettawala, de Banque Scotia, reste neutre envers le titre, car le potentiel de gain n’est pas assez élevé à son goût pour compenser le risque entourant le revirement américain et le déclin des revenus de la division de colis. Il place son cours cible à 33$.

Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, préfère jouer de prudence aussi, étant donné les nombreux faux-départs dans le passé.

«La majorité de l’amélioration prévue du bénéfice d’exploitation repose sur le redressement du déficit avant impôts et intérêts de la filiale américaine de transport de lots complets. Bien que la tendance favorable de la demande et des tarifs soit un bon vent de dos, les coûts d’intégration (des acquisitions) et l’inflation du carburant et des salaires posent des défis», écrit l’analyste qui fixe aussi son cours cible à 33$.

 

 

 

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