Trump peut-il influencer la Fed ?

Publié le 14/09/2016 à 13:58

Trump peut-il influencer la Fed ?

Publié le 14/09/2016 à 13:58

Par Jean Gagnon

Donald Trump. (Photo: Bloomberg)

Dans une autre de ses envolées oratoires typiques (interview ci-dessous), le candidat républicain à l’élection présidentielle américaine, Donald Trump, déclarait lundi que la présidente de la Réserve fédérale américaine (FED), Janet Yellen, devrait avoir honte de ce qu’elle a fait subir au pays en gardant les taux d’intérêt aussi bas.




Elle l’aurait fait pour préserver l’héritage économique que laissera le président Barrack Obama, et faire retomber l’odieux des effets très négatifs qu’aura une hausse des taux d’intérêt à la bourse sur le prochain président.

Or, la Fed se réunit la semaine prochaine, soit les 20 et 21 septembre, pour décider si elle va remonter ou non les taux d’intérêt. Elle tiendra sa réunion suivante les 1er et 2 novembre, soit une semaine avant l’élection qui se tiendra le 8 novembre.

Les propos du candidat républicain inciteront-ils la Fed à relever les taux d’intérêt dès la semaine prochaine? L’histoire démontre qu’il est très rare que la Fed modifie sa politique monétaire aussi près d’une élection. «Bien que les banquiers centraux ne le disent pas ouvertement, l’approche du moment d’une élection est toujours un élément important pour l’inciter à reporter une décision quant à une modification à sa politique monétaire», dit François Dupuis, économiste en chef au Mouvement Desjardins.

«Surtout qu’à ce moment il n’y a pas d’urgence à hausser les taux d’intérêt», ajoute-t-il. Selon lui, certains signaux économiques, tel la chute de l’indice de l’activité manufacturière ISM, permettent à la Fed d’attendre jusqu’en décembre avant de prendre action.

L’argument du candidat Trump est que les bas d’intérêt ont créé un faux marché boursier. Les cours boursiers seraient certainement beaucoup plus bas si les taux d’intérêt étaient à un niveau plus réaliste, selon lui. En même temps, les faibles taux d’intérêt défavorisent les épargnants et les pensionnés qui ne réalisent que de très faibles rendements sur leurs épargnes.

Certains personnages importants de la communauté financière croient néanmoins à la nécessité de hausser les taux d’intérêt rapidement. Devant l’Economic Club of Washington lundi, Jamie Dimon, président de JPMorgan Chase & Co. affirmait que la Fed devrait hausser les taux d’intérêt plus tôt que tard. «La Fed doit maintenir sa crédibilité. Je crois que c’est le temps de monter les taux. La normalité est une bonne chose, non pas une mauvaise chose. Le retour à la normale sera une bonne chose».

Du côté des membres de la Fed, on a pu noter certaines divergences d’opinions au cours des dernières semaines. La dernière à se prononcer, Lael Brainard, recommande quant à elle la prudence avant de resserrer les conditions monétaires. «L’idée de hausser les taux à titre préventif est moins intéressante actuellement alors que la baisse du chômage tarde à hausser l’inflation», dit-elle. Les membres de la Fed doivent depuis mardi s’abstenir de faire des commentaires sur les actions de la Fed, comme c’est l’habitude à une semaine de la réunion.

Plus le temps passe, plus cela ressemble à l’an dernier, opine François Dupuis. «Durant toute l’année 2015 on attendait une hausse de taux qui n’est venue finalement qu’en décembre. La même chose pourrait fort bien se produire encore cette année», dit-il.

Il semble donc que Janet Yellen n’entrera pas dans le jeu de Donald Trump.

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