«Beaucoup de gens se vantent de l'argent qu’ils font en Bourse»

Publié le 09/10/2017 à 09:24

«Beaucoup de gens se vantent de l'argent qu’ils font en Bourse»

Publié le 09/10/2017 à 09:24

Par Jean Gagnon

Loin de s’affaiblir, la tendance primaire des marchés boursiers ne cesse de se renforcer. Mais des drapeaux rouges incitant les investisseurs à la prudence sont pourtant bien en vue.

Le meilleur signe que la tendance du marché boursier est puissante est qu’elle se répercute sur tous les segments de marché, explique Ron Meisels, président de Phases & Cycles, une firme de gestion de Montréal spécialisée en analyse technique.

Alors que le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq ne cessent d’atteindre de nouveaux sommets, trois autres indices importants joignent la marche vers le haut. C’est le cas du NYSE Composite qui indique que tout le marché participe à la hausse, du Russell 2000 qui en fait de même pour les plus petites capitalisations et du Dow Transports qui confirme la validité du bull market comme le veut la théorie de Dow.

«Tout cela démontre que la tendance primaire à la hausse est très puissante», dit Meisels. Conséquemment, toute faiblesse deviendra une occasion d’achat, surtout dans les secteurs qui démontrent les meilleurs performances, selon lui.

La Bourse canadienne s’est joint à cette tendance généralisée grâce à la poussée verticale qu’a connu l’indice S&P/TSX en septembre. Une telle poussée n’est toutefois pas soutenable, et elle devrait être suivie par un repli mineur qui offrira lui-aussi une excellente occasion d’achat, croit Meisels.

Devant cet optimisme, s’agitent certains drapeaux rouges. Parmi eux, la composition actuelle des portefeuilles des ménages américains constitue plutôt un signal que la période de prospérité actuelle pour les investisseurs tire à sa fin, croit Mark Hulbert, éditeur de la lettre financière The Hulbert Financial Digest.

En effet, une étude de la firme Ned Davis Research indique que les actions représentent actuellement plus de 40 % des actifs financiers des ménages, note l’éditeur. Cela se compare à une répartition moyenne en actions des portefeuilles des ménages de 28,2 % de 1951 à aujourd’hui. Une seule autre fois la répartition en actions a excédé le niveau actuel, et c’était à la fin des années 90 à l’aube de l’éclatement de la bulle techno. Elle était alors de 47,5 %.

Bien qu’il faille se garder d’utiliser cette mesure pour en tirer des conclusions à court terme, elle serait toutefois d’une grande utilité à titre d’indicateur à long terme. Le blogue financier Philosophical Economics a établi une corrélation directe entre la répartition en actions des ménages et les rendements boursiers. Lorsqu’elle a atteint par le passé un niveau s’approchant de celui que l’on connait actuellement, les rendements boursiers ont été au mieux médiocres durant les 10 années suivantes. De là à dire qu’un bear market nous guette, il n’y a qu’un pas.

Autre facteur d’inquiétude, la complaisance semble bien installée chez les investisseurs, explique Michael Sincere, éditeur du blogue financier The Weekly Trader. «On entend beaucoup de gens se vanter de l’argent qu’ils font en Bourse actuellement, mais attention, car cela constitue pour moi un drapeau rouge», dit-il. Depuis 2009, l’indice S&P 500 est en hausse de 260 %. Il s’agit du deuxième plus long bull market de l’histoire. «Les plus vieux investisseurs et les observateurs de longue date des marchés boursiers savent que cela va mal se terminer », dit le blogueur.

C’est généralement au moment où l’on s’y attend le moins que la tendance primaire s’inverse. Le célèbre gestionnaire de Wall Street Barton Biggs, aujourd’hui décédé, disait qu’un Bull Market était un peu comme l’activité sexuelle. «Le meilleur moment arrive juste avant la fin».

 

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