Stella-Jones: la prudence du PDG fait fléchir son titre de 6%

Publié le 14/03/2018 à 15:16

Stella-Jones: la prudence du PDG fait fléchir son titre de 6%

Publié le 14/03/2018 à 15:16

Par Dominique Beauchamp

Le rétablissement des marges du fournisseur de traverses et de poteaux prendra plus de temps que prévu, faisant fléchir le titre de Stella-Jones(SJ, 44,40$) de 6,1% en Bourse.

Le PDG Brian McManus ne s’est pas engagé à promettre que la marge d’exploitation atteindra la marque souhaitée de 15% en 2019 lors de la téléconférence, bien qu’il soit confiant d’y arriver éventuellement.

Au quatrième trimestre, la marge d’exploitation a baissé de 11,8 à 9,9% malgré la hausse de 14% des ventes, sans l’effet des changes.

Pour l'année 2017, cette marge s'est établie à 12,7% et l'ensemble des analystes espéraient 14,7% dès 2018. 

Le bénéfice net ajusté stable de 0,27$ par action est aussi inférieur au consensus de 0,31$ par action, précise Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, dans une note préliminaire. 

L'ex-coqueluche s'ajoute à la liste croissante de sociétés québécoises et canadiennes qui connaissent un passage à vide en Bourse, après une longue période de performance au dessus de la moyenne, tant à l'interne qu'en Bourse. Son titre a presque triplé depuis 2013.

Rare recul des prix

La faiblesse des prix des traverses de chemin de fer observée en 2017 se poursuivra au premier semestre de 2018, en même temps que la société accroit sa capacité de production pour gagner des parts de marché dans certaines régions, dont celle du sud-est américain.

«Nous voyons la lumière au bout du tunnel, mais le tunnel est plus long que prévu», a évoqué M. McManus, pendant la téléconférence.

Les prix devraient se rétablir à mesure que tous les fournisseurs auront écoulé leurs stocks, surtout dans le sud des États-Unis.

Au premier semestre de 2018, Stella-Jones complétera elle-même la livraison de commandes conclues aux prix affaiblis de l’an dernier, une stratégie destinée à protéger sa part de marché.


« Nous commençons à voir les surplus de stocks (de traverses) diminuer. À un moment donné, nous percevrons le point de bascule »

Ajout de capacité en attendant d’autres achats

 En attendant la normalisation du marché des traverses, Stella-Jones optimise son réseau continental de 38 usines de traitement de bois.

Les nouveaux investissements, estimés à 40 millions de dollars en 2018, visent à répondre à la demande locale.

Ces nouvelles installations ne fonctionnent pas encore de façon optimale, ce qui fait aussi pression sur les marges.

«En l’absence d’occasions d’achat majeures, nous ajoutons à notre capacité là où nous pouvons générer un bon rendement financier. Nous sommes à l’aise avec nos projets d’expansion actuels. Ils devraient rapporter de bons dividendes lorsqu’ils seront pleinement fonctionnels», a précisé le PDG.

En avril ou mai, le meilleur appariement entre la demande et la production sur une base régionale devrait commencer à contribuer aux meilleures marges, a-t-il ajouté.

La réforme américaine des impôts facilite les investissements de Stella-Jones, car elle accélère la dépréciation des immobilisations acquises.

Le dirigeant de Stella-Jones a aussi bon espoir que cet avantage fiscal incitera ses clients américains à raviver leurs propres projets d’expansion.

Jusqu’à ce que les «défis de croissance à court terme» se résorbent et que la demande de traverses s’améliore, Stella-Jones utilise aussi ses solides flux de trésorerie pour réduire sa dette d’encore 200M$ et pour relever son dividende de 9,1%.

Une analyste prête à patienter

Malgré une année 2017 corsée qui a vu la croissance des revenus ralentir d’une cadence historique de 20% à 2,6%, et la marge d’exploitation annuelle se contracter de 15% à 12,2%, Mona Nazir, de Banque Laurentienne Valeurs mobilières, recommande toujours l’achat du titre.

Son cours-cible de 57$ reposr sur un multiple de 21,5 fois le bénéfice moyen projeté pour 2018 et 2019.

La société mérite une plus-value par rapport à sa rivale américaine Koppers (KOP, 44,37$US) étant donné l'endettement moindre et ses marges supérieures de Stella-Jones, dit-elle.

L’analyste croit à la ré-accélération du chiffre d’affaires, au redressement des marges et au potentiel d'acquisitions.

D’ailleurs, Stella-Jones vient d’acquérir Prairie Forest Products au Manitoba pour 26 M$. L’achat ajoute 35M$ à ses revenus, surtout de bois résidentiel, et accroît sa part du marché de l’Ouest.

L’entreprise a aussi mis la main sur les actifs de l’Ontarienne Woods Product Industries dont la capacité de traitement de bois résidentiel l’aidera à ravir des parts de ce créneau performant.

«Dans le passé, nos meilleures occasions se sont présentées lorsque la conjoncture nuit à toute l’industrie. Mais nous sommes patients», a assuré M. McManus.

La société se penche notamment sur des candidates parmi les fabricants de poteaux aux États-Unis, a-t-il confié.

 

 

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