Sleep Country n'entend pas dormir au gaz


Édition du 05 Septembre 2015

Sleep Country n'entend pas dormir au gaz


Édition du 05 Septembre 2015

De retour en Bourse depuis quelques semaines, le premier détaillant de matelas du Canada, Sleep Country (Tor., ZZZ, 15,12 $), n'entend pas dormir. Il souhaite faire croître son bénéfice par action de 7 à 7,5 % annuellement au cours des cinq à sept prochaines années.

Sleep Country compte 221 magasins au Canada et 16 centres de distribution. La société est présente au Québec sous l'enseigne Dormez-vous. Sa part de marché est de 23 % dans l'ensemble du pays et de 17 % au Québec.

Depuis le début de 2012, la société de Toronto a ajouté 30 magasins par année à son réseau de distribution, mais elle a maintenant des vues plus modestes. De 8 à 12 magasins devraient s'ajouter chaque année, soit de 50 à 70 sur une période de cinq à sept ans.

Environ 70 % des ouvertures surviendront dans des secteurs où l'entreprise compte déjà des succursales. Le pari est de densifier ces secteurs afin d'augmenter les marges des nouveaux magasins. Ajouter un établissement à une circulaire publicitaire ne coûte pas plus cher, et une telle décision donne du même coup du levier au centre de distribution régional.

En parallèle, la direction veut intensifier les ventes de ses établissements comparables, une mesure clé dans le commerce de détail. Elle compte notamment augmenter ses placements publicitaires, de manière à améliorer l'achalandage. Elle entend aussi transformer ses magasins, en les rendant plus modernes et plus vastes, pour améliorer l'expérience du consommateur. Le détaillant veut accroître son offre d'accessoires (draps, protecteurs d'oreillers, douillettes, etc.) afin de hausser le nombre d'articles vendus par transaction.

Si ces initiatives fonctionnent, les ventes des établissements comparables devraient grimper annuellement de 3 à 6 %. Grâce au plan d'expansion, les ventes totales devraient croître de 6,7 à 7,2 % par année.

Plan bien accueilli par les analystes

Le plan stratégique de Sleep Country est généralement bien accueilli dans la communauté financière.

«Nous croyons que les cibles du plan sont atteignables et raisonnables. L'entreprise est bien positionnée pour atteindre ces objectifs sans besoin de financement externe», dit Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux. L'analyste estime que le bénéfice par action grimpera de 50 % en 2015, et de 10 % en 2016 et en 2017. En accolant un multiple de 19 à sa prévision de bénéfice pour 2016, il obtient une cible à 18 $.

La cible est la même pour Mark Petrie, de Marchés mondiaux CIBC, qui souligne, au passage, que le paysage concurrentiel est actuellement favorable à Sleep Country. Sears Canada voit sa marque s'éroder et Leon's est affairée autour d'autres cibles.

Une hésitation : Kenric Tyghe, de Raymond James, qui s'interroge sur l'état de l'économie canadienne. La règle du pouce sur laquelle la direction établit ses objectifs est que le consommateur change généralement de matelas tous les 10 à 12 ans. Mais il n'est pas clair dans son esprit si plusieurs d'entre eux ne décideront pas d'en reporter l'achat.

Il pense également que la concurrence ne restera pas les bras croisés devant le plan de Sleep Country et qu'elle multipliera elle aussi ses promotions.

Tandis que la plupart des analystes appliquent des multiples de 11 et 12 au bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 2016 pour établir leur cible, M. Tyghe préfère en appliquer un de 10. Son cours cible est à 16 $, et sa recommandation, à «performance de marché».

Depuis son entrée en Bourse, le titre de Sleeping Country a chuté de 9,5 %

Les recommandations des analystes qui suivent le titre de Sleep Country

1 Conserver

6 Acheter

Cours cible : 17,57 $

Source : Bloomberg

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