Stingray prépare son entrée en Bourse

Publié le 22/04/2015 à 16:06

Stingray prépare son entrée en Bourse

Publié le 22/04/2015 à 16:06

Éric Boyko, le pdg de Stingray, est propriétaire de l’entreprise avec Télésystème et Novacap. [Photo : Gillel Delisle]

Exclusif - La société montréalaise Stingray devrait annoncer son introduction en bourse vendredi prochain, selon nos sources. L’entreprise, dont les revenus annuels approchaient les 100 millions de dollars aux dernières nouvelles, tire la part du lion de ses revenus de la distribution de contenu musical.

Propriétaire du Karaoke Channel et de Galaxie (aujourd'hui Stingray Music), l’entreprise fondée en 2007 exploite des chaînes de télé musicales tout en offrant de la radio en ligne sans publicité.

Télésystème, le conglomérat de la famille Sirois, Novacap, un fonds québécois, et Éric Boyko, le pdg de Stingray, devraient être les grands gagnants de l’opération. En effet, les trois investisseurs se partagent la propriété de Stingray, une entreprise qui compte aujourd’hui quelque 225 employés répartis dans cinq pays.

En appliquant le rapport cours/ventes de la radio en ligne Pandora Media (quatre) à Stingray, on peut s’attendre à ce que l’entreprise soit valorisée à plus ou moins 400 millions de dollars. Bien entendu, cette estimation rudimentaire ne tient pas compte de l’apport en capitaux propres issu de son appel public à l’épargne.

Robert Goff, analyste chez Euro Pacific Canada, ne veut pas s’aventurer à estimer la valeur de Stingray sans connaître son taux de croissance et sa rentabilité. Il voit toutefois d’un bon œil son modèle d’affaires: «Grâce à notre couverture des fournisseurs canadiens de contenus vidéos, nous savons que les chaînes musicales de Stingray ont eu beaucoup de succès, note Robert Goff. […] Nous sommes très optimistes par rapport aux investissements dans le contenu et les revenus récurrents. Notre point de vue nous a amenés à recommander l’achat de DHX Media et Mood Media [un fournisseur de musique d’ambiance].»

L’entrée en bourse de Stingray pourrait être influencée par celle de la plateforme de commerce électronique Shopify, qui a déposé son prospectus le 14 avril dernier. La société d’Ottawa prépare en effet une émission de 100 millions qui testera l’appétit des investisseurs canadiens pour les titres technos. Avec des revenus de 105 millions en 2014, le titre de la société déficitaire ne sera pas donné. En effet, Shopify a déjà été valorisée à un milliard de dollars sur le marché privé.

Une grosse acquisition dans la mire?

Stingray a cru par acquisitions, qui se sont succédé depuis qu’Eric Boyko et Alexandre Taillefer ont acheté The Karaoke Channel en 2007. Aussi, il serait surprenant que les capitaux que l’entreprise compte aller chercher en bourse ne servent pas à financer de nouvelles acquisitions.

Stingray a d’ailleurs embauché l’ancien pdg de la radio satellite XM Canada (aujourd’hui Sirius XM Canada), Stephen Tapp, en avril dernier. Le vice-président au développement des affaires de l’entreprise s’est alors vu confié le mandat de mettre sur pied le bureau torontois de Stingray. Il ne serait pas étonnant qu’il ait aussi été mandaté de trouver des cibles d’acquisitions d’envergure.

L’analyste Robert Goff, pour sa part, voit dans Mood Media, qui fournit de la musique d’ambiance, une cible potentielle: «Notre couverture de Mood Media nous donne un contexte qui va à l’appui de leur acquisition par Stingray», soutient l’analyste.

Une telle trasaction ne serait pas étonnante, puisque Stingray Business, issu de l'acquisition des activités canadiennes de Mood Media par Stingray, fournit déjà du contenu musical et vidéo pour les commerces de détail, avec quelque 74 000 clients au Canada. Mood Media, pour sa part, n’a plus de bureau au Canada, mais en a aux États-Unis, en Europe, en Asie et en Amérique du Sud.

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