Rona: de futurs gains plus difficiles à arracher


Édition du 23 Août 2014

Rona: de futurs gains plus difficiles à arracher


Édition du 23 Août 2014

Par Dominique Beauchamp

Richard Fortin, gestionnaire de portefeuille chez Franklin Bissett Management

Maintenant que Rona (Tor., RON, 12,91 $) a charcuté ses coûts, a freiné le déclin de ses ventes et a amélioré ses marges, les prochains gains en Bourse risquent d'être plus difficiles à arracher.

L'action du détaillant de Boucherville se rapproche du sommet annuel de 13,54 $ atteint en décembre 2013, après qu'il eut dévoilé, le 12 août, de meilleures ventes et marges que prévu à son deuxième trimestre.

Son titre dépasse aussi le cours cible moyen de 12,88 $ de huit analystes, qui le jugent déjà bien évalué. Les deux cibles les plus optimistes, de 14 $ et 14,50 $, laissent au mieux entrevoir un gain potentiel d'encore 11 %.

La trajectoire boursière de Rona dépend de deux facteurs. Premièrement, à quel point son cours intègre déjà la possibilité que les ventes des magasins ouverts depuis plus d'un an recommencent à croître cette année, pour la première fois en quatre ans. Et est-ce que le cours intègre aussi une hausse potentielle de 34 % du bénéfice en 2015, qu'un seul analyste prévoit pour l'instant.

Aussi chère que ses rivales américaines

L'action s'échange à un multiple de 15,3 fois le bénéfice de 0,85 $ par action prévu en 2015, une évaluation semblable à celles de ses rivales Home Depot (NY, HD, 83,64 $ US) et Lowe's (NY, LOW, 49,93 $ US), qui croissent plus vite et qui réalisent de meilleurs rendements.

Ce multiple est aussi supérieur à sa moyenne de 12,9 fois des cinq dernières années, note Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.

Pourtant, Rona générera un rendement de 4 % de son actif en 2015, une fraction des rendements prévus pour Home Depot (17 %) et pour Lowe's (9 %) l'an prochain, fait valoir Mark Petrie, de Marchés mondiaux CIBC. L'analyste, qui recommande de vendre le titre de Rona, assorti d'un cours cible de 11 $, salue les progrès du détaillant sur le plan de l'exploitation. Toutefois, il doute que la société puisse soutenir cet élan à moyen terme, en raison de la concurrence et de la conjoncture canadienne.

«Si l'action de Rona s'échangeait à fort rabais par rapport à celles de Home Depot et de Lowe's, on pourrait miser sur un rattrapage, mais justement, son évaluation n'est pas particulièrement attrayante», évoque M. Petrie.

La phase risquée du redressement de Rona est passée, et les dirigeants se consacrent désormais à la croissance, indique Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. Or, ils n'ont aucun contrôle sur les «conditions difficiles de l'industrie», rappelle l'analyste.

Derek Dley, de Canaccord Genuity, craint pour sa part que les investissements requis en 2015 pour convertir certains de ses magasins à grande surface hors du Québec, sur le modèle rafraîchi des magasins à escompte Réno-Dépôt, ne nuisent à ses marges.

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