Ritchie achète son rival pour un milliard, son action explose de 19%

Publié le 30/08/2016 à 11:26

Ritchie achète son rival pour un milliard, son action explose de 19%

Publié le 30/08/2016 à 11:26

Par Dominique Beauchamp

(Photo: Bloomberg)

Longtemps une coqueluche des amateurs de titres de croissance, l’encanteur de machinerie Ritchie Bros. Auctioneers(Tor., RBA,44,99$) prend les grands moyens pour fouetter sa performance.

Ritchie acquiert son rival américain IronPlanet pour 991millions de dollars dans une transaction record et très stratégique pour son avenir, jugent trois analystes.

«L’acquisition unit les deux plus grands acteurs de l’industrie», résume Bert Powell, de BMO Marchés des capitaux.

Les investisseurs ont déjà pris la mesure de la transaction, en faisant bondir l’action de Ritchie de 19,5%, à mi-séance, mardi.

IronPlanet a une avance technologique sur Ritchie, car la société californienne conduit la majorité de ses enchères de machinerie en ligne.

Ses capacités d’analyse de données auront beaucoup de valeur pour Ritchie, tout comme la venue du président d’IronPlanet, Gregory Owens, dans l’équipe de direction de la société de Colombie-Britannique.

La banque de données d'IronPlanet contient rien de moins que 1,5 million d’usagers inscrits un peu partout dans le monde.

La transaction majeure est aussi une alliance stratégique puisque Ritchie devient le partenaire privilégié de Caterpillar(NY,CAT,84,60$US) et de ses concessionnaires pour les enchères en direct et en ligne de ses équipements lourds usagés partout dans le monde, pour les cinq prochaines années.

L’un des actionnaires d’IronPlanet, le géant Caterpillar est présent dans 180 pays.

Croissance plus rapide

«IronPlanet est non seulement très complémentaire à Ritchie, et en fera un guichet unique multiplateforme, mais l’entreprise croît beaucoup plus rapidement que Ritchie», indique Sara O’Brien, de RBC Marchés des capitaux dans une note préliminaire.

La valeur brute des équipements vendus a crû à un rythme annuel de 25,2% entre 2013 et 2015. Cette croissance s’est poursuivie avec un bond de 41%, au premier semestre de 2016.


« Ritchie est venue à la conclusion qu’elle avait besoin accélérer la migration numérique de ses enchères, croit Bert Powell, de BMO. »

Ritchie paie le prix fort pour IronPlanet, soit 13 fois le bénéfice d’exploitation, mais prévoit que l’acquisition sera immédiatement rentable, abstraction faite des frais de la transaction, estime Ben Cherniavsky, de Raymond James.

La transaction fait grimper la dette de Richie à un ratio de trois fois son bénéfice d’exploitation, mais c’est une bonne utilisation du capital qui dormait dans ses coffres, croit-il.

«Cet achat atténuera les pressions compétitives qui s’exerçaient entre les deux compagnies. IronPlanet aidera aussi Ritchie à percer les créneaux des équipements en surplus pour l’industrie du transport et des gouvernements», ajoute l’analyste de Raymond James.

Ritchie sera aussi mieux en mesure d'atteindre ses propres objectifs :  faire croître ses revenus de 8 à 13% et son bénéfice de 12 à 19% annuellement, au cours des 5 à 7 prochaines années.

Les trois analystes attendent de prendre connaissance de tous les détails de la transaction, avant d'ajuster leurs cours cibles et recommandations. 

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