Q400 et jets régionaux à vendre? Bombardier évalue un plan B

Publié le 15/10/2017 à 20:20

Q400 et jets régionaux à vendre? Bombardier évalue un plan B

Publié le 15/10/2017 à 20:20

Devant l'incertitude créée par l'imposition de droits compensatoires et anti-dumping de près de 300% sur son programme CSeries aux États-Unis, Bombardier est à étudier différentes options pour sa division aéronautique.

Bloomberg rapporte que l'avionneur québécois cherche des investisseurs et considère la possibilité de vendre certaines de ses opérations. Citant des sources près du dossier, l'agence de presse indique que Bombardier pourrait disposer de certains actifs, comme ses unités de Q400 et celle des jets régionaux.

Airbus serait au nombre des sociétés approchées et en discussions exploratoires.

L'information s'ajoute à un autre développement non rapporté jusqu'à maintenant. La ministre responsable de l'économie et vice-première ministre du Québec, Dominique Anglade, confiait la semaine dernière à Les Affaires que Bombardier explorait la possibilité de faire équipe avec un troisième partenaire dans la société en commandites du CSeries.

Interrogée s'il s'agissait d'un partenaire financier ou stratégique, la ministre n'a pas voulu se commettre et a simplement indiqué que "Bombardier et le gouvernement veulent vendre plus d'avions CSeries".

Initialement à près de 49%, la participation du gouvernement du Québec dans la société en commandite n'est plus aujourd'hui qu'autour de 39%. Bombardier a en effet dû faire des réinjections en capital pour soutenir l'avancement du programme.

Québec indique que même si son intérêt a été dilué, la valeur de la participation n'a cependant pas été dévaluée et demeure à 1 G$ US. Le plan d'affaires initial prévoyait apparemment initialement une participation tripartite à 33% pour chacun des partenaires dans la société du CSeries. Le gouvernement fédéral était le troisième partenaire attendu au capital du programme, mais Ottawa a décidé d'y aller d'un soutien financier différent. Étalée sur quatre ans, l'aide de 372,5 M$ sera concentrée en R&D pour le CSeries et le Global 7000.

Selon le plan actuel, le programme CSeries doit atteindre la rentabilité en 2020. Il faut pour cela faire passer la cadence de livraisons actuelles de 30-35 appareils à une centaine par année.

Or, les droits américains font planer un important risque sur cet objectif. Les 75 appareils commandés par Delta devaient commencer à être livrer au printemps 2018, mais il n'est pas clair que cette commande puisse être honorée avant plusieurs années.

Le plan initial de Bombardier tablait sur l'ensemble du marché mondial. Mais le marché américain lui est désormais fermé.

L'analyste Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, évaluait récemment que les États-Unis représentaient 30% du marché espéré par le CSeries.

Appelé à réagir, Bombardier n'a pas voulu commenter. Son porte-parole Olivier Marcil a cependant affirmé que, depuis 2015, l'entreprise avait toujours indiqué que si des occasions se présentaient pour le programme CSeries, elle les examinerait.

SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?