Plus de 150 personnes, certains venant d’aussi loin que la Californie, assistaient mercredi à l’Assemblée annuelle des actionnaires de Prometic Sciences de la vie. Pas étonnant, car le cours de l’action de la société de biotechnologie de Laval a triplé depuis l’assemblée l’année dernière, s’est plu à souligner Pierre Laurin, président et chef de la direction.
Et cela ne représente qu’une partie de la volatilité auquel le titre a été soumis depuis un an et demi. Le cours de l’action est passé de 0,20 $ à 1,65 $, mais s’est replié jusqu’à 1,00 $ durant les deux derniers mois.
L’année 2013 a permis une progression significative de l’entreprise vers son objectif de devenir une société biopharmaceutique spécialisée verticalement intégrée, a expliqué Pierre Laurin. « Notre société possède un riche et vaste portefeuille de produits ciblant de nombreux besoins et conditions médicales non comblées et de nombreuses opportunités liées aux maladies rares », dit-il.
ProMetic possède et développe des technologies servant à éliminer les agents pathogènes présents dans le sang, et à extraire et récupérer des protéines plasmatiques ayant des propriétés thérapeutiques. Ses efforts en recherche et développement visent à développer des médicaments pour le traitement du cancer et de désordres hématologiques et néphrologiques.
Pour maximiser la valeur de l’entreprise, les dirigeants ont pris la décision de développer eux-mêmes certains actifs à des stades plus avancés avant de conclure des partenariats. « Ainsi nous conserverons une plus grande part dans ces produits et actifs de haute valeur et haute visibilité que nous développons », dit Pierre Laurin.
Mais cela comporte des coûts, principalement au chapitre des dépenses de recherche et développement non facturables qui ont augmenté de plus de 5 millions durant les trois derniers de l’exercice financier 2013.
Pour l’exercice clos le 31 décembre 2013, ProMetic a enregistré des revenus de 20,6 millions comparativement à 23,3 millions l’année précédente. Elle a encaissé une perte nette de 17,4 millions comparativement à 424 milles dollars en 2012.
Pour le premier trimestre clos le 31 mars 2014, les revenus ont été de 5,7 millions comparativement à 4,4 millions pour le même trimestre de 2013. La perte nette a été de 4,7 millions comparativement à 2,1 millions l’an dernier.
Démission du président du CA
Au moment de l’élection des administrateurs, Pierre Laurin annonça que le président du Conseil d’administration, Kym Anthony, quittait son poste sur le CA et qu’il sera remplacé par le docteur Simon Best.
M. Anthony est une figure très connu et respecté de la scène financière canadienne, ayant été entre autres président et chef de la direction de la Financière Banque Nationale. Cela constitue une ombre au tableau compte tenu que de peu détails ont été fournis quant à cette démission, opine Neil Maruoka, analyste chez Canacord Genuity.
Occasion d’achat ?
Le recul du titre de près de 40 % de puis 2 mois crée une intéressante occasion d’achat, n’en croit pas moins l’analyste. « Nous prévoyons que ProMetic aura 6 médicaments en développement clinique en 2015, dont 5 auront atteint le stage final », dit-il.
Une compagnie ayant un tel profil de croissance devrait jouir d’une évaluation beaucoup plus élevé que le cours actuel, selon lui. Son cours cible sur 12 mois est de 2,00 $.
Par ailleurs, un investissement en biotechnologie comporte généralement des risques cliniques, commerciaux et financiers significatifs, et ProMetic n’y échappe pas, prévient Neil Maruoka.
