Pourquoi les analystes sont-ils enthousiastes à l'égard du titre de ProMetic ?


Édition du 30 Avril 2016

Pourquoi les analystes sont-ils enthousiastes à l'égard du titre de ProMetic ?


Édition du 30 Avril 2016

Par Stéphane Rolland

[Photo : Shutterstock]

La beauté est dans l'oeil de celui qui regarde. La biotech ProMetic (PLI, 3,45 $) jouit d'une popularité certaine sur le marché. Pourtant, un de nos lecteurs s'interroge sur les pertes accumulées de l'entreprise lavalloise. Pourquoi les analystes sont-ils tombés sous le charme de cette entreprise déficitaire ?

La cote d'amour de ProMetic est élevée. Le titre a multiplié sa valeur par neuf depuis le début de 2013. Les huit analystes qui suivent les activités de la société recommandent l'achat du titre. En moyenne, les analystes prévoient que le titre s'appréciera de 57 % d'ici un an. Notre lecteur, pour sa part, se demande si cet enthousiasme n'est pas excessif. Fondée en 1992, la société n'a encore jamais affiché un bénéfice par action depuis sa création, et elle prévoit encore une perte pour 2016.

La raison de cette dissonance : le marché accorde plus d'importance à la progression des études cliniques qu'aux résultats financiers, explique Douglas Miehm, de RBC Marchés des Capitaux, dans une note. «ProMetic continue de faire d'importants progrès, qui devraient être mis de l'avant au cours de l'année 2016», poursuit l'analyste.

Nous avons consulté les commentaires de cinq analystes, et ceux-ci sont tous optimistes quant aux chances de succès des différentes études cliniques en cours. Prakash Gowd, de Marchés mondiaux CIBC, voit deux catalyseurs de création de valeur pour l'entreprise.

Il aime les activités de fractionnement du plasma. La technologie de ProMetic, qui permet d'extraire des protéines utilisées dans divers traitements, serait plus efficace et moins coûteuse que celle de ses concurrents. Il note que le marché mondial pour ce produit est évalué à 15 G$ US et devrait croître de 9 % par année. Trois sociétés dominent ce segment ; toutefois, la demande est supérieure à l'offre, et ProMetic pourrait se tailler une place, selon M. Gowd.

Les études cliniques sur le médicament PBI-4050, qui pourrait traiter des fibroses aux poumons et aux reins, constituent un autre catalyseur, ajoute M. Gowd. L'analyste estime que les probabilités de réussite sont «élevées». Il croit qu'une grande pharmaceutique pourrait acheter les droits d'exploitation.

Pour cette raison, l'analyste est d'avis que le titre ira en s'appréciant au fil des nouvelles qui seront dévoilées au cours des 12 à 18 prochains mois. «Nous suggérons aux investisseurs de prendre position avant, en prévision d'annonces positives qui créeront de la valeur pour les actionnaires.»

Avec ce potentiel vient un risque. Même si les résultats préliminaires pour le PBI-4050 laissent croire aux analystes que les études cliniques déboucheront sur la commercialisation d'un nouveau médicament, l'affaire n'est pas encore entendue. Un succès comme un échec apportera un mouvement considérable en Bourse, tant positif que négatif. C'est le risque inhérent aux entreprises qui développent un produit innovant qui n'a pas encore fait ses preuves.

Nous invitons nos lecteurs à soumettre leurs questions à propos des finances personnelles à stephane.rolland@tc.tc

À la une

Budget fédéral 2024: l'art de se tirer dans le pied

17/04/2024 | Daniel Dufort

EXPERT INVITÉ. Le gouvernement de Justin Trudeau «s’autopeluredebananise» avec son «budget mémorable».

Gain en capital: pas une surprise

17/04/2024 | Dany Provost

EXPERT INVITÉ. «Combien d’impôt ça va vous coûter de plus?»

L'industrie technologique mécontente des mesures sur les gains en capital

Mis à jour le 17/04/2024 | La Presse Canadienne

L'industrie technologique est mécontente des mesures sur les gains en capital.