Pourquoi la Banque BMO trébuche-t-elle de 3%?

Publié le 24/05/2017 à 15:14

Pourquoi la Banque BMO trébuche-t-elle de 3%?

Publié le 24/05/2017 à 15:14

Par Dominique Beauchamp

Même si les résultats de la Banque de Montréal ne s’avèrent pas nécessairement représentatifs de son industrie, le bal des résultats du deuxième trimestre des banques démarre du mauvais pied.

L’action de la Banque de Montréal(BMO,92,44$) perd 3% en fin de séance mercredi malgré l’annonce d'un bénéfice ajusté de 1,29G$ et d’une hausse prévue de 2% de son dividende trimestriel à 0,90$ par action.

Ce n’est pas non plus un bénéfice ajusté d’un cent inférieur au consensus de 1,93$ des analystes qui titre le titre vers le bas, mais plutôt le bond annuel inattendu de 74% des provisions pour pertes sur ses prêts commerciaux aux États-Unis.

Cette hausse des provisions a fait baisser de 7% la contribution de la division bancaire américaine au bénéfice consolidé.

«Au moment où tous s’inquiétaient de la santé de l'industrie bancaire au Canada, la faiblesse des résultats provient surtout des États-Unis où les prêts commerciaux ont ralenti considérablement», note Meny Grauman, de Cormark Valeurs mobilières.

L’analyste espère que ce ralentissement sera temporaire et qu'il se renversera avec le rebond prévu du rythme de la croissance américaine.

Les financiers attendent d’en savoir plus à l’appel-conférence des dirigeants. Entretemps, Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale, énumère quelques irritants, au deuxième trimestre.

Le bénéfice ajusté de 1,92$ par action, a bel et bien augmenté d'un respectable 11%, mais ce bénéfice a profité d’un taux imposition inférieur, à raison de 0,07$ par action.

Globablement, les provisions pour pertes sur prêts de 259 millios de dollars ont dépassé de 67M$  les prévisions de M. Dechaine.

Des réductions de coûts de 0,06$ par action ont tout de même compensé en partie pour l’impact de 0,09$ par action du sursaut de 29% des provisions. 

Au Canada, les activités bancaires traditionnelles ont aussi déçu: les bénéfices ont crû d’un pourcent, les marges d’intérêt ont décliné de deux points , tandis que l’encours des hypothèques est resté stable et celui des cartes de crédit a reculé de 2%, indique l’analyste de la Financière Banque Nationale.

Plus encourageant a été la légère hausse de 11,1 à 11,3% du capital réglementaire entre les premier et deuxième trimestres.

M. Dechaine ne touche pas pour l’instant à son cours cible d’un an de 107$.

«Dans l’ensemble, les résultats ont été conformes à nos estimés, mais la croissance des bénéfices des activités bancaires des deux côtés de la frontière n’est pas particulièrement reluisante», a pour sa part écrit Robert Sedran de Marchés mondiaux CIBC, dans une note préliminaire.

John Aiken, de Barclays, se fait aussi indulgent en citant l’effort de réduction des coûts et la bonne performance de la division de gestion du patrimoine.

«Étant donné l’optimisme concernant la trajectoire à venir des économies américaine et canadienne, nous croyons que ce trimestre s'avérera une anomalie et qu'il ne présage pas d’une période de détérioration du crédit», dit-il.

Jeudi suivront les résultats de la Banque Royale, CIBC et TD. Les 30 et 31 mai, la Banque Scotia et la Banque Nationale dévoileront les leurs. Canadian Western Bank fermera la marche le 1er juin, au lendemain des résultats de la Banque Laurentienne.


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