Pétrole: pourquoi la Banque du Canada ne panique pas

Publié le 23/11/2018 à 11:33

Pétrole: pourquoi la Banque du Canada ne panique pas

Publié le 23/11/2018 à 11:33

Par Dominique Beauchamp

La chute de 34% des cours de l’énergie au Canada semble peu émouvoir la Banque du Canada jusqu’à maintenant.

Pourtant lors du plongeon entre 2014 et 2015, la banque centrale avait réduit son taux directeur à deux reprises au début de 2015.

Quelle est la différence cette fois?

Premièrement, la dégringolade de 2014-15 avait été beaucoup plus dramatique pour l’économie canadienne et les investissements pétroliers.

L’indice composé des cours de l’énergie en dollars canadiens (qui inclut le baril de pétrole Western Canadian Select, West Texas, Brent et le gaz naturel) avait alors fondu des deux tiers.

«Le pétrole était passé de plus de 100$US le baril à moins de 30$US. Le choc à l’économie albertaine et canadienne avait été autrement plus brutal», rappelle Douglas Porter, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux.

La Banque du Canada fait plus la sourde oreille cette fois-ci parce que le taux de chômage a baissé de 1% depuis. De plus, l’inflation a franchi son objectif de 2%.

Les investissements dans le secteur de l’énergie sont déjà modérés.

Des coupes du taux directeur en 2019 surprendraient l’économiste, surtout qu’il s’attend à ce que le cours du pétrole se stabilise et prenne même du mieux l’an prochain.

En revanche, une pause dans la hausse des taux télégraphiée par la banque centrale est certainement possible, encore plus si la Fed américaine prend un temps d’arrêt aussi.

Aucune hausse du taux directeur canadien n’est prévue le 9 décembre, si l’on se fie au taux de probabilités de 10% inféré par les contrats à terme sur le taux interbancaire, précise pour sa part Matthieu Arseneau, économiste à la Financière Banque Nationale.

Après les récentes données sur l'inflation et les ventes au détail, les probabilités sont encore de 67% pour la réunion du 9 janvier, un niveau que M. Porter juge trop élevé.

«Le marché surestime probablement l’appétit de la Banque du Canada de relever son taux directeur tant que le cours du baril Western Canadian Select restera sous 20$-30$ le baril», conclut-il.

Si le pétrole ne se ressaissit pas au cours des deux prochaines semaines, le consensus concernant l'indifférence apparente de la Banque du Canada pourrait changer rapidement le 6 décembre, lors de l'énoncé de Stephen Poloz.

 

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