Octobre: le mois qui effraye les investisseurs

Publié le 31/10/2018 à 14:29

Octobre: le mois qui effraye les investisseurs

Publié le 31/10/2018 à 14:29

Par AFP

[Photo: 123rf]

Malgré une fin de mois euphorique, mercredi sur les Bourses de Shanghai, New York en passant par Paris et Francfort, octobre, connu pour donner de nombreuses sueurs froides aux investisseurs, n’aura pas failli cette année à sa réputation.

«Octobre a de nouveau été un mois très angoissant pour les courtiers», ont affirmé les analystes de la maison de courtage Charles Schwab à l’issue d’un mois particulièrement volatil à travers le monde.

À Paris, l’indice CAC 40 a abandonné 7,28 %, sa chute la plus lourde depuis août 2015, tout comme celle de Londres avec -5,09 %. La Bourse de Francfort a quant à elle lâché 6,53 %, du jamais vu depuis janvier 2016.

Un peu plus tôt mercredi en Chine, l’indice composite Hang Seng à Hong Kong a fini sur un plongeon mensuel de plus de 10 %, le plus conséquent depuis près de trois ans.

Wall Street n’était pas en reste : à quelques heures de la clôture, l’indice élargi S&P 500 regroupant les 500 plus grosses sociétés cotées aux États-Unis affichait un recul de 6,7 %, son plus fort repli mensuel depuis 2011.

À l’échelle mondiale, le MSCI World Index, un indice qui intègre les marchés actions de 23 pays à travers le monde, chutait quant à lui de plus de 8 %, son pire décrochage sur un mois depuis six ans.

«Déroute»

Cette « déroute » automnale d’après l’analyste en chef des marchés pour Briefing Patrick O’Hare avait fait partir en fumée 5 000 milliards de dollars des marchés actions mondiaux à la clôture mardi, selon la société américaine S&P Dow Jones Indices.

À l’image du vent de panique qui s’était déjà emparé des investisseurs en février, l’affolement a été déclenché par la perspective de voir la Banque centrale américaine (Fed) remonter ses taux plus rapidement que prévu.

La politique de resserrement monétaire de l’institution, qui a augmenté ses taux trois fois cette année et prévoit de le faire une quatrième fois en décembre, représente une source d’inquiétude autant à l’échelle nationale, à travers le renchérissement du crédit, qu’internationale, avec son effet sur le dollar et la croissance mondiale.

L’angoisse d’un ralentissement de la croissance est par ailleurs alimentée par le bras de fer commercial entre Washington et Pékin, notamment à l’origine du ralentissement de l’activité en Chine, moteur de l’économie mondiale, au troisième trimestre.

De très nombreuses entreprises américaines ont ainsi cité les tarifs douaniers que s’imposent mutuellement les États-Unis et la Chine comme un frein à leur perspective de croissance, au cours de la saison des résultats trimestriels qui a démarré début octobre. 

Ce constat a souvent entraîné le plongeon de leur titre à la Bourse, à l’instar de Caterpillar, géant de la cote, qui s’est effondré de 21 % sur le mois.

Au niveau politique par ailleurs, les inquiétudes liées au budget italien et la perspective des élections américaines de mi-mandat, qui se tiendront le 6 novembre prochain, ont également suscité un mouvement de repli de la part des investisseurs.

Bête noire

« Les marchés d'actions américains s’affaiblissent traditionnellement lors des deuxième et troisième trimestres qui précèdent les élections législatives, en raison du vent d’incertitudes qu’elles créent », a affirmé Sam Stovall, à la tête de la stratégie d’investissement chez CFRA.

Néanmoins, la chute des indices mondiaux est à relativiser : le S&P 500 à Wall Street avait atteint un nouveau record le 20 septembre. L’indice MSCI World Index avait au même moment tutoyé ses plus hauts historiques atteints en janvier.

Plus largement, cette chute d’octobre rappelait que ce mois a souvent été la bête noire des investisseurs, avec des plongeons mémorables du S&P 500 : -17 % en 2008 et -22 % en 1987. 

« Un marché aussi efficient que le S&P ne devrait pas subir d’effet saisonnier, et pourtant force est de constater que cela est le cas : la progression moyenne du S&P (500) en octobre ressort à seulement 0,5 %, soit 7 points de base en deçà de la croissance mensuelle moyenne enregistrée par l’indice S&P depuis 1928 », a observé Shamik Dhar, chef économiste du groupe BNY Mellon Investment Management.

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