Metro: les points forts de l’assemblée annuelle

Publié le 30/01/2018 à 14:25

Metro: les points forts de l’assemblée annuelle

Publié le 30/01/2018 à 14:25

Par Dominique Beauchamp

Pour atténuer l'impact de la hausse du salaire minimum en Ontario, une dizaine d'épiceries ouvertes 24 heures par jour ferment à 23 heures dorénavant.

L’épicier Metro avait surtout de bonnes nouvelles à présenter à ses actionnaires à l’assemblée annuelle.

Un contrôle diligent des coûts a permis à Metro(MRU, 40,96$) de transformer une hausse de 4,7% du chiffre d’affaires en une augmentation de 6,4% du bénéfice d’exploitation et de 15,5% du bénéfice net ajusté.

Le décalage de la semaine faste de Noël dans le premier trimestre de 2018 a aussi ajouté 5M$ au bénéfice d'exploitation, estime RBC Marchés des capitaux.

L’économie vigoureuse du Québec est aussi un baume pour l’épicier, mais 2018 s’annonce plus corsée avec l’intégration du Groupe Jean Coutu à partir du printemps, les premiers investissements dans deux nouveaux centres de distribution en Ontario, le bond rapide du salaire minimum dans cette province et l réduction de 16% imposée aux prix des médicaments génériques.

Le premier trimestre témoigne de la bonne tenue de l’économie: quelque 0,7% de la hausse de 1,2% des ventes des épiceries comparables provient d’une augmentation du volume des ventes et 0,5% de l’inflation modérée du panier des aliments propre à Metro.

Par contre, la hausse salariale ajoutera 45 à 50 millions aux dépenses annuelles de l’épicier, en Ontario.

«C’est un défi de taille, mais nous déployons tous les efforts pour en minimiser l’impact», a déclaré Éric La Flèche, le PDG aux nombreux actionnaires réunis, au centre-ville de Montréal.

 

« Nous n’avions pas 20% de gras sous la main à couper en Ontario pour contrer la hausse du salaire minimum »

Déjà, une dizaine de magasins ouverts 24 heures par jour ferment dorénavant à 23 heures.

En même temps, l’environnement est toujours aussi «hautement concurrentiel», obligeant notamment l’épicier à accélérer l’implantation prévue de caisses libre-service en magasin, surtout en Ontario et à installer des étiquettes électroniques dans ses épiceries au rabais Super C, au Québec.

Trente magasins comptent déjà ces caisses où les clients scannent eux-mêmes les articles (4 Metro et 2 Super C au Québec et 24 Metro en Ontario). Sept autres magasins s’ajouteront d’ici la fin de l’été.

«Ces caisses libre-service sont plus abordables, plus petites et plus faciles d’utilisation qu'avant. Nous ajoutons ces caisses dans les magasins appropriés, souvent des magasins urbains où les périodes de pointe créent de l’affluence aux caisses et où les milléniaux sont à l’aise avec ces outils», a aussi évoqué M. La Flèche.

Les étiquettes électroniques «ne sont pas données, mais nous les ajouterons où le rendement le justifie», a ajouté le dirigeant qui prévoit un projet pilote en Ontario en 2018.

Voici les faits saillants de l’assemblée et de la conférence de presse qui a suivi.

- La principale priorité de 2018 sera l’intégration de son propre grossiste de médicaments et de produits de beauté-santé Groupe McMahon au Groupe Jean Coutu. M. La Flèche n’a pas dévié des synergies préliminaires de 75 millions de dollars prévues sur trois ans de la transaction de 4,5 milliards.

- Le deuxième grand chantier concerne le démarrage d’investissements de 400 millions de dollars sur six ans afin d’ériger deux centres de distribution modernes à Toronto pour remplacer ses entrepôts désuets. «Nous devons investir pour capter notre part de la croissance du marché en Ontario, tout en étant plus compétitif», a dit M. La Flèche, lors de la téléconférence destinée aux analystes.

- En parallèle, Métro poursuit son plan d’affaires qui prévoit l’ouverture de six nouveaux magasins et la rénovation majeure de 24 autres. Ce plan inclut deux nouveaux magasins Adonis, le premier à Gatineau à la mi-mars et un deuxième en Ontario, à la fin de 2018. C’est une relance en quelque sorte après 18 mois sans ouvertures. Quatre nouveaux Foods Basics auront pignon sur rue en Ontario, en 2018 aussi. Au premier trimestre, Metro a ouvert un Food Basics à Kingston (Ontario) et a converti un magasin Metro en Super C à Laval.

- Pour différencier son offre et améliorer ses marges, Metro continue d’élargir la gamme de produits méditerranéens Adonis dans ces épiceries traditionnelles, bonifie l’offre des produits de Première Moisson et celles des mets prêt-à-manger de sa campagne «Tout près, tout frais». Un partenariat concluant dans la transformation de la viande avec le distributeur Vantage Foods s’élargira aussi aux produits de la mer.

- Même si le marché est encore microscopique, Metro continue d’investir dans l’épicerie en ligne et prévoit étendre ce service en Ontario, en 2019. Ses sept magasins qui offrent la collecte en magasin ou la livraison de l’épicerie en ligne à Montréal, Québec et Gatineau couvrent 60% de la population urbaine du Québec.

- M. La Flèche soutient que ce modèle d’affaires hybride est le bon pour satisfaire la demande encore émergente. L’épicerie en ligne représente seulement 1% des achats d’aliments au Canada. À titre comparatif, cette part atteint 7% en Grande-Bretagne qui l’offre pourtant depuis 15 ans. Metro exige une épicerie minimale de 50$, auquel il faut ajouter des frais de manutention de 4$ et de transport de 6 à 8$. «Lorsque nous exporterons le service à Toronto, il sera encore meilleur», a laissé tomber M. La Flèche, lors du point de presse.

- Comme il le fait avec toute nouvelle technologie du commerce de détail, l'épicier teste pour l’instant un système scan & go, du type qu'utilise Amazon dans son nouveau magasin express sans caisses. Metro prévoit un projet pilote dans un magasin au Québec bientôt.

 

 

 

 

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