La cathédrale St-James de Seattle utilise la technologie de communication entre circuits électriques de Lumentalk pour le contrôle numérique de l'éclairage.

Robert Comeau, le chef de la direction financière sortant de Lumenpulse(Tor.,LMP,16,56$) avait promis qu’il quitterait en force, à l'assemblée annuelle de septembre.

Promesse tenu: le fabricant d’éclairages DEL à haut rendement a dévoilé des revenus, une marge d’exploitation, des flux de trésorerie et un bénéfice record, au deuxième trimestre.

Emportée par une série dr commentaires favorables des analystes, son action a grimpé de 11% jeudi et vendredi, franchissant son cours d’émission de 16$, vingt mois après son premier appel public à l’épargne de 115M$. 

Peu à peu, la société du quartier Griffintown, à Montréal, regagne en crédibilité après une entrée en Bourse mouvementée qui a vu son action grimper à 20,49$ en septembre 2014, puis retomber à 12,02$, en septembre dernier.

"La société semble avoir atteint un point d'inflection en terme de rentabilité et de flux de trésorerie. Cela devait attirer de nouveaux investisseurs et lui valoir une évaluation supérieure au fil du temps", note Ben Holton, de RBC Marchés des capitaux, qui hausse son cours-cible de 23 à 24$.

L'entreprise perce aussi un nouvel auditoire en Bourse depuis que son action a été incluse dans l'indice des titres à petite capitalisation du S&P/TSX, le 21 septembre.

Sans l’effet de l’appréciation du dollar américain, son chiffre d'affaires a bondi de 28% à 37,5 millions de dollars, au deuxième trimestre.

Ses revenus annuels flirtent avec la marque de 150 millions de dollars alors que la société estime utiliser la moitié de sa capacité de production.

«La hausse des ventes reflète l’adoption et l’élargissement de notre gamme de nos produits, ainsi que le mûrissement de notre réseau d’agents et de revendeurs», a déclaré François-Xavier Souvay, le fondateur et chef de la direction, lors de l’appel-conférence.

Aux États-Unis, le bond de 82% des revenus en devises constantes, révèle que ses produits y sont bien reçus.

Optimiste, l’entrepreneur a précisé que les deux tiers des nouvelles commandes proviennent de clients ou de projets qui n’étaient pas inclus dans le pipeline potentiel de contrats, au lieu de l’habituel 50%.

Lumenpulse intensifie la formation des revendeurs pour qu’ils maîtrisent bien les avantages des produits qu’ils offrent ensuite aux architectes et aux designers.

La société a aussi mis sur pied des comptes nationaux et a recruté Marc Filion au poste de chef de la direction commerciale pour donner un nouvel élan aux efforts de vente.

La société multiplie sa participation à divers salons commerciaux aux États-Unis et en Europe pour faire valoir les fonctionnalités avancées et la polyvalence de ses 300 produits.

Le potentiel est encore important puisque l'entreprise commencer à peine à commercialiser aux États-Unis la gamme de produits Lumenalpha de sa filiale britannique après les avoir adaptés au marché nord-américain et à sa technologie. Ces luminaires se destinent aux hôtels, aux détaillants et aux restaurants.

Lumenpulse vient aussi de compléter le catalogue des nouveaux éclairages extérieurs pour les zones urbaines, piétonnes et paysagères nés de son acquisition d’Éclairage SDL. 

Comme promis aussi, la société bénéficie de plus en plus du fait que ses revenus croissent plus rapidement que l'ensemble de ses coûts.

«Bien que les dépenses augmentent encore, le levier d’exploitation commence à porter fruits», indique Jed Dorsheimer, analyste chez Canaccord Genuity, qui augmente son cours-cible de 16 à 19$.

La marge avant intérêts, impôts et amortissement a dépassé la marque de 10% pour la première fois et le bénéfice net de 0,12$ par action est 545% de plus qu’un an plus tôt.

La marge brute de 50% a déjà atteint l’objectif que la société s’était fixée pour 2019. «Les chances sont bonnes pour que Lumenpulse dépasse cet objectif, en raison du leadership technologique de ses luminaires», prévoit Kris Thompson, de la Financière Banque Nationale.

Le bond de 5  à 11% de la marge d'exploitation redonne confiance en la capacité de la société d'atteindre son objectif de marge d’exploitation de 18 à 20%, d’ici quatre ans, fait valoir M. Holton. Cet analyste prévoit que le bénéfice franchira le cap d'un dollar par action en 2017.

Amélioration continue et fabrication « lean »

Pour atteindre ses objectifs, la société voit aussi à ses coûts fixes, afin d’améliorer son levier de rentabilité.

Plus automatisées, ses activités de fabrication et de tests gagnent en efficacité, à la suite d’un examen des processus d’assemblage.

L’approche de fabrication « lean » synchronise la chaîne d’approvisionnement et les stocks avec la demande de production. Le fabricant réduit ainsi les coûts de stockage, de pertes et de désuétude, tout en gagnant en souplesse.

Une mini-rationalisation avait notamment entraîné l’abolition de 20 postes en vue de réduire ses coûts de 2,1 millions de dollars

«Il est clair que nos investissements en productivité rapportent», a aussi dit M. Souvay, au sujet de la marge d’exploitation de 11%.

Prochaine acquisition : l’Italie et les États-Unis dans la mire

Satisfait de la qualité des résultats du deuxième trimestre, M. Thompson augmente de 15% à 0,48$ par action le bénéfice qu’il prévoit en 2016 et de 5% à 0,83$ par action celui qu’il projette pour 2017.

En revanche, il ne touche pas à son cours-cible de 18$, qui représente un multiple de 19 fois le bénéfice prévu en 2017.

«Nous devenons de plus en plus positifs à mesure que la société progresse. Le prochain élément déclencheur pourrait bien être une acquisition en Italie ou aux États-Unis d'ici avril», révèle-t-il.

Avec une encaisse de 49 millions de dollars et aucune dette au bilan, Lumenpulse a amplement les moyens de poursuivre sa stratégie d’acquisitions ciblées.

«ll y a actuellement plusieurs opportunités. Toutes suivent le modèle de la Britannique AlphaLed, achetée en 2014. L’achat doit ajouter à notre gamme de produits actuelle, augmenter notre présence dans les marchés où nous sommes peu ou pas présents ou renforcer notre présence dans les marchés où nous sommes forts, notamment en Amérique du Nord», a confirmé Yvon Roy, vice-président, relations avec les investisseurs.