Loblaw pour la croissance, Metro pour le prix


Édition du 18 Janvier 2014

Loblaw pour la croissance, Metro pour le prix


Édition du 18 Janvier 2014

L'industrie de l'alimentation, jadis considérée comme un refuge tranquille par les investisseurs, s'anime d'un soupçon de piquant. Entre acquisitions, fidélisation de la clientèle et guerre de prix, les trois principaux acteurs du secteur que sont Metro, Loblaw et Empire rivalisent d'audace pour se différencier de Wal-Mart et Target ainsi que protéger leurs marges de profit. Quelle recette pourrait donc profiter à votre portefeuille boursier ?

LOBLAW (Tor., L, 44,10 $)

Le meilleur potentiel de croissance

Cours / bénéfice (2014) : 17,5 x(Bloomberg)

Cours cible moyen 12 mois des analystes sondés par Bloomberg : 53,54 $

Mieux outillée qu'auparavant, Loblaw, qui exploite aussi les enseignes Provigo et Maxi au Québec, est désormais un meilleur détaillant et offre un bon potentiel de croissance. C'est du moins l'opinion de Marie-Ève Savard, gestionnaire de portefeuille chez Investissements Standard Life. «Les nouveaux systèmes informatiques associés à l'inventaire, à la distribution et au transport offrent un excellent potentiel d'économie de coûts», dit-elle. Lors du dernier trimestre, 53 magasins ont migré vers le système SAP, pour un total de 72 pour l'exercice qui s'est terminé fin décembre. Le processus d'implantation devra cependant être optimisé avant d'en accélérer le déploiement, dont la finalité est prévue d'ici le début 2016.

Loblaw a également regroupé ses propriétés immobilières sous la fiducie de placement immobilier (FPI) Propriétés de Choix. «Ces actifs ont longtemps été sous-valorisés par le marché», souligne Mme Savard. L'entreprise pourrait toujours monétiser la seconde tranche de son parc immobilier, initialement exclue au moment du premier appel public à l'épargne (PAPE), dans l'éventualité d'un besoin supplémentaire de liquidités.

La gestionnaire apprécie également le mariage de l'épicier avec le pharmacien Shoppers Drug Mart, qui devrait être officialisé d'ici quelques semaines. «Une union complémentaire qui offre beaucoup de potentiel pour créer de la valeur, sous réserve d'une intégration adéquate.» C'est que Loblaw n'a pas nécessairement l'expérience d'Alimentation Couche-Tard lorsque vient le moment d'intégrer une nouvelle acquisition. «L'équipe de direction actuelle de Shoppers demeure en place pour gérer la société séparément», explique la gestionnaire, qui fixe son cours cible à 52 $.

La révision continue de l'offre des produits, le déploiement du programme de fidélisation PC Plus - qui compte désormais 300 000 membres - et le lancement du concept Provigo Le Marché au Québec sont autant d'éléments catalyseurs potentiels d'une meilleure rentabilité à venir.

Sur le sentier de la guerre

Loblaw a investi 25 millions de dollars pour offrir des prix plus bas au dernier trimestre, une initiative vaine dans l'immédiat. «Il semble évident que les activités promotionnelles se multiplient actuellement», résume Peter Sklar, analyste de BMO Marchés des capitaux, pour illustrer la forte concurrence qui prévaut dans le secteur.

Selon Jim Durran, analyste chez Barclays, cette concurrence serait même plus vive qu'anticipé par la direction de Loblaw. Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières, abonde dans le même sens. «Des pressions à la baisse sur les prix, un consommateur frugal, l'offre additionnelle de milliers de pieds carrés en superficie et une réponse musclée d'Empire - et dans une moindre mesure de Metro - annoncent un quatrième trimestre 2013 plus difficile qu'anticipé.»

Des propos qui rejoignent également ceux de Mario Zaccardelli, gestionnaire de portefeuille pour Lombard Odier & Cie. Il souligne que le nombre de magasins sur le marché, toutes enseignes confondues, ne cesse de croître. «Le secteur doit composer avec une augmentation importante de capacité, qui surpasse désormais la croissance de la demande des consommateurs», dit-il. Il reste donc prudent face au secteur de l'alimentation en Bourse. «Lorsqu'un épicier gagne des parts de marché, un autre voit les siennes diminuer d'autant», observe M. Zaccardelli.

À la suite de la présentation des résultats trimestriels du 13 novembre dernier - Loblaw a réduit ses prévisions pour 2013 - le consensus FactSet des analystes se situe désormais à 54,27 $, un rendement potentiel de plus de 23 %.

(Suite à la page suivante)

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

19/04/2024 | François Normand

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

19/04/2024 | Philippe Leblanc

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

19/04/2024 | WelcomeSpaces.io

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?