Les titres convertibles gagnent à être mieux connus

Publié le 25/01/2010 à 11:44

Les titres convertibles gagnent à être mieux connus

Publié le 25/01/2010 à 11:44

Chronique. Il y a des titres boursiers dont on ne parle presque jamais, mais qui pourraient intéresser de nombreux investisseurs. C'est la grande catégorie des titres convertibles.

Il s'agit de titres qui, comme des actions privilégiées et des débentures, peuvent être convertis en actions ordinaires de la société sous-jacente.

Les titres convertibles présentent au moins deux avantages par rapport à l'action ordinaire. D'abord, ils offrent la plupart du temps un revenu plus élevé (dividende dans le cas l'action privilégiée, intérêts dans le cas de la débenture). De plus, en cas de faillite de la société sous-jacente, le détenteur du titre convertible sera remboursé après les détenteurs d'obligations, mais avant les détenteurs d'actions ordinaires.

Ces deux avantages ont un prix, soit un potentiel d'appréciation moins élevé.

Pourquoi vous parler des titres convertibles ? Parce que la crise financière a échaudé bien des épargnants. Or, le titre convertible est une façon de revenir en douceur dans le marché boursier. Il pourrait convenir aux épargnants qui sont un peu désespérés face aux options traditionnelles, comme les certificats de dépôt.

J'ai eu la chance de revoir récemment un expert des titres convertibles, Yvon Sheridan, un courtier en valeurs mobilières que je connais depuis 20 ans . C'est M. Sheridan qui a attiré mon attention sur ce domaine. Il a accepté de m'expliquer ce qu'il fallait savoir au sujet des titres convertibles, et comment il approchait ce marché.

Prenons l'exemple de la débenture convertible d'Arctic Glacier (AG.DB à Toronto) qui offre un coupon de 6,5 %, ce qui signifie que la société s'est engagée à payer des intérêts de 65 $ par an par tranche de 1 000 $ de valeur nominale de débentures. Cette débenture s'échange actuellement 965 $, ce qui lui confère un rendement à l'échéance de 8,97 % (elle viendra à échéance le 31 juillet 2011).

Vous pouvez convertir le titre en actions ordinaires de la société sur la base d'un prix de conversion de 12,60 $, et recevoir pour chaque 1 000 $ de valeur nominale de la débenture, 79,4 actions (1 000/12,60 $). Or, l'action d'Arctic Glacier ne valait que 3,65 $ le 14 janvier, soit bien moins que le prix de conversion. Ce qui veut dire que vous ne devez pas acheter cette débenture en fonction du potentiel de conversion.

Trois critères de base

M Sheridan a mis au point une approche intéressante pour faire de l'argent dans ce marché. Il estime qu'il a pu réaliser un rendement total de 15 % par an sans trop de risque.

Selon sa méthode, il y a trois règles fondamentales à suivre. La première est d'acheter uniquement des titres convertibles qui se vendent sous 1 000 $. De cette façon, dès que la société rachète ses titres, vous empochez une certaine prime.

Ensuite, il vise les titres convertibles avec des primes de conversion d'au plus 25 %. La prime est établie en calculant d'abord la valeur de conversion, soit le nombre d'actions ordinaires que vous obtiendrez par tranche de 1 000 $. Dans le cas d'Arctic Glacier, chaque 1 000 $ vous donne 79,4 actions qui s'échangent à un cours de 3,65 $. Cela équivaut à une valeur de conversion de 289,81 $ (79,4 X 3,65 $).

La prime de conversion est calculée en comparant la valeur de la débenture en Bourse (965 $ pour Arctic Glacier) à cette valeur de conversion. Cela donne une prime de 233 % ((965 $ - 289,81 $) / 289,81 $), bien supérieure au critère de 25 %. Elle serait donc rejetée par M. Sheridan.

Enfin, il recherche des titres convertibles dont les sociétés ont une cote de crédit d'au moins " G ". M. Sheridan utilise la terminologie de Value Line, qui suit ce marché dans son bulletin Value Line Convertibles Survey. La cote G de Value Line équivaut à la cote de crédit B de Standard & Poor's et à la cote B2 de Moody's. Vous pouvez trouver l'information sur la cote de crédit, soit sur les sites des sociétés qui vous intéressent, soit sur les sites de Standard & Poor's et de Moody's.

Pour vous donner une idée de la sévérité des critères de M. Sheridan, je n'ai repéré que deux titres convertibles canadiens (en date de la mi-janvier) qui répondent aux deux premiers critères, First Capital Realty (FCR.DB.A) et Fluid Music Canada (FMN.DB).

Cominar, Colabor et SFK Pâte figurent parmi les sociétés québécoises qui ont des titres convertibles en circulation.

Évidemment, beaucoup plus de titres sont disponibles aux États-Unis. C'est pourquoi l'investisseur sérieux aurait avantage à consulter Value Line.

Au Canada, le Financial Post publie sur son site Internet un excellent tableau qui donne les principales statistiques sur la majorité des débentures convertibles en circulation au Canada. Vous trouverez le lien exact sur mon blogue. C'est un rendez-vous.

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