Les prix des obligations explosent

Publié le 16/10/2014 à 11:04

Les prix des obligations explosent

Publié le 16/10/2014 à 11:04

Par Jean Gagnon

Ce n’est pas pour rien que les institutions financières et les médias financiers insistent tant sur la diversification du portefeuille et de la place que l’on doit accorder aux obligations, et ce malgré que les taux d’intérêt soient si bas.

Mercredi matin, lorsque les marchés boursiers ont amorcé la séance avec un recul de plus de 3 %, on parlait de panique. Sur le marché des obligations, c’était aussi la panique, mais à l’inverse. Les prix des obligations ont explosé. Les obligations de 10 ans du trésor américain, qui avait clôturé à un rendement de 2,21 % la veille, sont tombées à 1,89%. En terme de prix, elles sont passées de 101,45 à 104,33, une hausse de près de 3%.

Ainsi, en quelques heures vous auriez pu réaliser un gain de près de 3 % en détenant des obligations alors que la valeur de votre portefeuille d’actions s’écroulait dans une proportion équivalente.

Bien sûr, lorsque les marchés boursiers se sont redressés en après-midi, les obligations ont reculé également pour clôturer la journée à 102,25.

Cette corrélation inverse entre les prix des obligations et celui des indices boursiers a bien protéger les portefeuilles hier. Cela peut-il se poursuivre encore longtemps ?

Devant le malaise boursier hier les gens d’obligations ont paniqué, selon Guy Liébart, président de Gestion Sodagep. « Ça ne fait aucun sens, les taux obligataires américains ne sont pas représentatifs de l’état de l’économie américaine », dit-il.

Outre la panique boursière, d’autres facteurs influencent les prix des obligations actuellement. Entre autres, les obligations de 10 ans du trésor américain semblent calquer le comportement des obligations allemandes, croit M. Liébart.

La croissance économique en Allemagne est à la baisse. Certains évoquent même un risque que le moteur économique de l’Europe se retrouve en récession dans peu de temps. Devant cette détérioration de l’économie, le taux sur les obligations allemandes de 10 ans est tombé en bas de 1 %. Les flux internationaux se sont alors déplacés vers les obligations américaines, ce qui est venu exacerber la hausse des prix des obligations que pourchassaient au même moment les investisseurs boursiers qui fuyaient la bourse pour se réfugier dans les obligations.

Pour des caisses de retraite européennes qui peuvent se permettre une certaine portion de leurs investissements à l’étranger, cela fait beaucoup de sens de vendre les obligations allemandes pour acheter les obligations américaines, croit également Paul-André Pinsonnault, économiste principal à la Financière Banque Nationale.

Les obligations de grande qualité telles celles du trésor américain devraient continuer de protéger dans une certaine mesure la valeur des portefeuilles durant cette période d’incertitude boursière. « On constate d’ailleurs ce matin qu’il y moins de liquidités sur ces titres », dit M. Pinsonnault. « Sur le marché de Londres, on voyait très peu d’offres sur les obligations du trésor américains alors que généralement des centaines de millions de dollars d’obligations peuvent être achetés ou vendus aisément », ajoute-t-il. Ceci ne peut que pousser les prix des obligations plus haut si les bourses continuent d’être malmenées.

 

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