Obligations: est-ce la fin du marché haussier?

Publié le 23/12/2016 à 11:20

Obligations: est-ce la fin du marché haussier?

Publié le 23/12/2016 à 11:20

Par Jean Gagnon

Photo: Shutterstock

Les investisseurs individuels risquent de subir un choc lorsqu’ils verront la performance récente de leurs titres obligataires. Le piètre rendement des derniers mois est-il annonciateur de ce que nous réserve 2017?

Au 30 septembre, les obligations canadiennes avaient réalisé un rendement de 5,8% pour les neuf premiers mois de l’année, selon l’indice FTSX TMX Univers, soit celui qui comprend toutes les obligations canadiennes.

Les investisseurs qui avaient opté principalement pour les obligations de plus long terme avaient fait encore mieux, note Guy Liébart, président de Gestion Sodagep. La portion long terme de l’indice FTSX TMX a en effet réalisé un rendement de 10,83% pour la période du 1er janvier au 30 septembre.

Or, un revirement important a eu lieu sur le marché des obligations depuis quelques mois. Le cours du titre de référence des obligations à long terme du gouvernement canadien, soit celui dont le coupon d’intérêt est de 3,5% et dont l’échéance est le 1er décembre 2045, est passé de 143$ le 30 septembre à 122$ aujourd’hui.

L’anticipation d’une série de hausses de taux par la Réserve fédérale américaine(Fed)–une première hausse a été annoncée le 14 décembre–, avait déclenché la chute des prix des obligations. L’élection de Donald Trump l’a ensuite accentuée.

En date du 20 décembre, à la suite de ce recul du marché, le rendement du FTSX TMX Univers n’est plus que de 0,94 % pour l’année. À moins d’un changement de dernière heure, c’est ce que les états de compte des investisseurs indiqueront en fin d’année.

Est-ce la fin du marché haussier pour les obligations? Voilà ce que plusieurs observateurs se demandent.

Devant de nouvelles hausses de taux par la Fed–elle en prévoit 3 en 2017– et les mesures d’augmentation des dépenses en infrastructures et de réductions d’impôts mises de l’avant par l’administration Trump, les chances sont que les taux sur les obligations vont continuer de monter, dit Paul-André Pinsonnault, économiste principal à la Financière Banque nationale. Comme les prix des obligations baissent lorsque les taux montent, le rendement des portefeuilles d’obligations qui se composent des revenus d’intérêt auxquels s'ajoute le gain ou la perte en capital sera forcément affecté négativement.

Les taux des obligations canadiennes continueront d’être corrélés aux taux américains, mais ils monteront moins vite, prévoit l’économiste de la Financière. Sauf pour les obligations dont l’échéance est plus courte, soit de 1 à 3 ans, qui ont tendance à s’ajuster en fonction du taux directeur de la banque centrale.

Or, pendant que la Fed haussera le taux directeur aux États-Unis, la Banque du Canada(BdC) s’abstiendra de le faire. Le recul du PIB en octobre conforte cette hypothèse. Elle pourrait même être tentée de le baisser. Cela protégera quelque peu les rendements des portefeuilles d’obligations au Canada. «Ces rendements seront toutefois probablement très faibles», anticipe Paul-André Pinsonnault

Les économistes de Desjardins, François Dupuis et Mathieu D’Anjou, abondent dans le même sens. «Pour ce qui est des taux obligataires américains, la hausse observée depuis l’élection de Donald Trump devrait se poursuivre. Mais au Canada, l’attitude de la BdC devrait limiter quelque peu la hausse des taux de long terme, et même faire reculer quelque peu le taux des obligations de court terme», disent-ils.

Ce qui peut brouiller les cartes

Tous s’entendent cependant pour dire qu’il existe une inconnue qui pourrait contrecarrer ce scénario.

L’administration Trump mettra-t-elle vraiment de l’avant la stratégie annoncée durant la campagne électorale? L’augmentation des dépenses publiques et les baisses d’impôts auront-elles vraiment l’ampleur promise?

Les réponses à ces questions auront certainement un impact sur la performance des portefeuilles obligataires en 2017.

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