Bourse: les individus beaucoup plus sceptiques que les pros

Publié le 26/03/2015 à 13:32, mis à jour le 26/03/2015 à 15:11

Bourse: les individus beaucoup plus sceptiques que les pros

Publié le 26/03/2015 à 13:32, mis à jour le 26/03/2015 à 15:11

Par Jean Gagnon

(Illustration: Shutterstock)

Peut-être est-ce dû à la volatilité, ou à la complexité des marchés, ou encore à une approche scientifique et/ou psychologique tout-à-fait différente, mais une chose est sûre, les professionnels du placement sont actuellement beaucoup plus optimistes que monsieur ou madame tout-le-monde quant aux perspectives des marchés boursiers.

En effet, la plus récente enquête de Investors Intelligence indique que 56,6% des pros du placement sont positifs quant aux perspectives des marchés, et que seulement 14,1% sont négatifs, note Jeff Cox, chroniqueur et éditeur financier pour CNBC. Cette enquête est menée auprès des auteurs de lettres financières qui sont réputés refléter l’opinion des professionnels du placement.

Parallèlement, l’enquête de l’American Association of Individual Investors (AAII), qui elle s’adresse aux particuliers, montre une pourcentage de 27,7% d’investisseurs optimistes, le plus faible niveau depuis avril 2013, et de 31,6% de pessimistes. Ceci laisse 41,4% des individus qui se disent neutres quant aux perspectives des marchés, ce qui constitue un niveau nettement supérieur à la moyenne historique de 30,5%. Il existe donc beaucoup d’indécision chez les individus.

Qu’est-ce qui peut expliquer une telle divergence? «De par leur nature, les pros du placement sont plus arrogants que monsieur ou madame tout-le-monde quant vient le temps de s’exprimer sur les perspectives des marchés», avance Daniel Chartier, conseiller en placement chez Valeurs mobilières Desjardins.

«Le monde du placement est très compétitif. Les pros sont un peu comme dans une fosse aux lions, si bien qu’ils se doivent d’être très affirmatifs lorsqu’ils émettent leurs opinions», pense M. Chartier.

De plus, les pros ont tendance généralement à étirer la tendance en cours, selon lui. «Ils sont mieux équipés que les individus pour estimer la valeur des différentes classes d’actifs, ce qui les réconforte dans leurs opinions», dit-il.

Il est plus facile d'influencer les particuliers. «Par exemple, ils entendent dire que les actions sont chères. Alors dès que les indices boursiers connaissent une séance difficile, ils sont susceptibles de devenir rapidement très inquiets. Il y a 3 mois, tout le monde voulait acheter des actions américaines, mais la volatilité des derniers mois en a ébranlé plusieurs, même si les marchés ne sont pas vraiment plus bas qu’à ce moment-là», dit Daniel Chartier.

«Les chiffres démontrent que les particuliers changent beaucoup plus facilement d’opinion que les professionnels en fonction du comportement des marchés», note Ron Meisels, président de Phases & Cycles, une firme de gestion spécialisée en analyse technique.

En effet, si l’on retourne 3 mois en arrière, l’enquête de l’AAII montrait 50% d’optimistes et 18% de pessimistes comparativement au ratio actuel de 27% et de 31%. Mais chez les pros, on comptait en décembre 54% d’optimistes et 14% de pessimistes, le même ratio qu’actuellement.

Qui aura raison? L’avenir le dira. Chose certaine, la volatilité des derniers mois a rendu les individus beaucoup plus sceptiques que les pros quant aux perspectives boursières.

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