Bourse: le temps d'être tactique

Publié le 26/02/2016 à 05:47

Bourse: le temps d'être tactique

Publié le 26/02/2016 à 05:47

Par Jean Gagnon

Plus l'indice VIX est élevé, plus la volatilité est élevée sur les marchés boursiers. (Graphique: Bloomberg)

Les graphiques de l’indice S&P 500 et du VIX, l’indice de la peur, en témoignent clairement. Les marchés boursiers ont été beaucoup plus volatils depuis 6 mois, faisant ainsi la vie dure aux investisseurs.

S’agit-il d’un nouveau paradigme boursier? Et si tel est le cas, comment doit réagir l’investisseur qui a certainement été secoué à quelques reprises depuis l’été dernier?

Bien que les marchés aient retrouvé un certain calme et aient récupéré une partie des pertes depuis le creux du 11 février, il ne faut pas trop s’y fier, croit Mohamed El-Erian, conseiller économique principal chez Allianz. Trois facteurs causeront un retour à une forte volatilité des marchés, selon lui.

D’abord, les profits des sociétés vont continuer d’être affectés négativement par les signes de faiblesse de l’économie mondiale et par l’incapacité des gouvernements d’y répondre par des politiques adéquates.

Deuxièmement, la capacité des banques centrales de contrer la volatilité des marchés boursiers est maintenant sérieusement mise en doute.

Enfin, bien que quelques séances boursières positives forcent probablement certains spéculateurs à couvrir des positions à découvert, cela ne signifie en rien un retour de l’investissement à long terme, selon El-Erian. Au contraire, les flux de capitaux démontrent que les marchés devront tomber significativement plus bas pour attirer le capital à long terme.

Est-ce à dire qu’il faut fuir les marchés bousiers? Bien qu’il soit tentant d’éviter ces périodes de forte volatilité, une approche plus tactique consistant à profiter des moments de détresse sur les marchés constitue la meilleure stratégie, selon El-Erian.

Mais encore faut-il avoir un estomac solide, admet-il. «Les périodes d’intense volatilité entrainent souvent des chutes de prix désordonnées et un effet de contagion le plus souvent non justifié », dit-il. «Elles offrent alors l’occasion de prendre position dans des titres solides financièrement à des prix très attrayants», ajoute-t-il.

Stéphane Rochon, directeur de la recherche chez BMO Nesbitt Burns, croit également que les prochains mois offriront de bonnes occasions. «Comme nous ne prévoyons pas de récession aux États-Unis, nous ne croyons que le marché boursier puisse s’écrouler comme ce fut le cas en 2008», explique-t-il.

Par ailleurs, l’expert de BMO Nesbitt Burns n’écarte pas la possibilité que la volatilité persiste et que l’indice S&P 500 retourne à 1 812, soit le creux touché en janvier et en février. «Il faudra absolument être tactique et profiter de cette faiblesse, si elle devait se produire, pour accumuler les meilleurs titres, également sur le marché canadien», dit-il. Parmi ses titres préférés actuellement, M. Rochon mentionne CN, Magna, ainsi que les banques et les assureurs canadiens.

Chez Desjardins, le Service des études économiques ne prévoit pas de déroute boursière, bien que l’on ne nie pas que les marchés pourraient demeurer volatils. «Vu l’ampleur des mouvements quotidiens depuis le début de l’année, on ne peut négliger la probabilité qu’une nouvelle phase d’aversion au risque entraine le marché en baisse, voire en territoire baissier», admet Jimmy Jean, Économiste principal.

«Toutefois, un marché baissier ne serait pas justifié d’un point de vue économique», poursuit-il. La croissance des dépenses de consommation aux États-Unis se maintient, et l’emploi est à son plus haut niveau depuis 2007.

Pour lui aussi, il convient de favoriser une approche tactique. «Au fur et à mesure que la volatilité s’estompera, les actions américaines présenteront des opportunités intéressantes», dit-il. L’objectif de Desjardins est un rendement total de 7% pour le S&P 500 en 2016.

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