Le S&P/TSX fait fi du pétrole

Publié le 24/04/2015 à 10:41, mis à jour le 24/04/2015 à 13:03

Le S&P/TSX fait fi du pétrole

Publié le 24/04/2015 à 10:41, mis à jour le 24/04/2015 à 13:03

(Photo: Bloomberg)

La période de publication des résultats trimestrielles commence maintenant pour les entreprises canadiennes et elle s’étendra jusqu’à la fin du mois de mai. À cause surtout de la chute du prix du pétrole, les bénéfices ne seront pas reluisants, bien au contraire. Or, l’indice-phare de la bourse canadienne, le S&P/TSX, a gagné plus de 5% depuis le début de l’année. Comment expliquer cette situation?

Parmi les sociétés composant l’indice S&P/TSX, 60 d’entre elles représentant 33% de la capitalisation boursière déposeront leurs résultats d’ici la fin du mois d’avril. La plus grosse partie, soit 168 sociétés représentant 63% de la capitalisation boursière, s’exécutera durant le mois de mai. Et 15 autres le feront en juin.

«Selon le consensus des analystes, le bénéfice net de l’ensemble des sociétés de l’indice composé S&P/TSX pour le premier trimestre de l’année civile 2015 est estimé à 21,7 milliards de dollars, en baisse de 20% comparativement au même trimestre de l’année précédente», note Matthieu Arseneau, économiste au Groupe Économie et Stratégie à la Financière Banque Nationale.

Les secteurs les plus affectés seront bien sûr l’énergie qui verra ses bénéfices chuter de 84%, les matériaux où les profits baisseront de 30% et les services publics qui encaisseront une diminution des bénéfices de 21%.

«Si la bourse canadienne s’est appréciée d’autant depuis le début de l’année, c’est que les investisseurs n’ont pas voulu abandonner le marché boursier et se sont réfugiés dans les titres plus sécuritaires, qui réalisent encore de bons profits, et qui surtout versent de bons dividendes», explique Denis Durand, associé principal chez Jarislowsky Fraser.

D’ailleurs, les 7 autres secteurs du S&P/TSX montreront des hausses de bénéfices pour le trimestre, selon les analystes. «Si l’on excluait le secteur de l’énergie, les bénéfices seraient à la hausse de 6,3% sur le trimestre correspondant de l’année précédente», souligne Matthieu Arseneau.

«Et les investisseurs sont prêts à payer plus cher pour ces titres offrant un bon dividende», dit M. Durand. La Banque du Canada (BdC) a baissé son taux directeur en janvier, «Tout étant relatif, les investisseurs escomptent qu’un dividende de 3% représentera un rendement très intéressant au cours des prochains trimestres, et c’est pourquoi ils achètent des actions», dit-il.

L’attrait pour les investisseurs provient du fait que les taux pourraient demeurer très bas pour encore un bon moment. L’économie canadienne sera lente à emboîter le pas à l’économie américaine qui elle-même doit composer avec une croissance plus lente. «Il se pourrait fort bien alors que la BdC ne relève pas son taux directeur avant 12 à 18 mois», dit M. Durand.

Parmi les secteurs plus sécuritaires, celui de la consommation discrétionnaire devrait voir son bénéfice augmenter de 34% pour le premier trimestre, selon le consensus des analystes. La hausse sera de 33% du côté des soins de santé, de 38% pour les titres industriels et de 27% pour les technologies de l’information. Ce sont vers ces secteurs que les investisseurs se dirigent, ce qui permet à l’indice S&P/TSX de continuer de s’apprécier.

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