Le potentiel et les risques... de cinq cas de redressement


Édition du 12 Septembre 2015

Le potentiel et les risques... de cinq cas de redressement


Édition du 12 Septembre 2015

Par Dominique Beauchamp

[Photo : Shutterstock]

L'économie canadienne vacillante et la chute du huard donnent du fil à retordre aux entreprises déjà au coeur de plans de relance. Rona, Transat A.T., TransForce, Reitmans et Pages Jaunes ont-elles ce qu'il faut pour se redresser véritablement ? Les doutes persistent encore à l'égard de ces sociétés, ce qui leur confère un bon potentiel en soi si leurs résultats surprennent.

Rona (Tor., RON, 14,10 $)

Rona en quête de son deuxième souffle

Le Canada est en récession, une situation qui joue des tours au quincaillier Rona (Tor., RON), dont l'action avait pourtant grimpé jusqu'à 17,36 $ en avril.

Le détaillant de Boucherville, piloté par le redresseur Robert Chevrier et l'épicier de carrière Robert Sawyer, avait alors prouvé aux investisseurs qu'il pouvait faire mieux que l'offre de 14,50 $ du rival américain Lowe's, que le conseil d'administration avait rejetée du revers de la main en 2012.

Quatre trimestres consécutifs de croissance des ventes comparables, le rachat de 10 % de ses actions et une augmentation toute fraîche de 14 % du dividende ont de quoi plaire aux actionnaires.

Toutefois, comme c'est souvent le cas dans les relances, il devient plus ardu de trouver son deuxième souffle une fois les fruits les plus mûrs déjà récoltés.

À partir du troisième trimestre, en effet, l'amélioration de ses ventes comparables s'atténuera parce que celles enregistrées l'an dernier avaient déjà amorcé une remontée, prévoient les analystes.

«Rona a nettement amélioré sa position concurrentielle en repositionnant les magasins Réno-Dépôt et Totem, en ajoutant des catégories de produits, en bonifiant ses marques maison et en raffinant ses programmes de loyauté aux entrepreneurs. Il lui faudra cependant redoubler d'efforts pour stimuler davantage ses ventes afin d'espérer un second élan en Bourse», croit Neil Forster, analyste chez Franklin Templeton, dont les fonds possèdent 2,1 % de Rona.

Maintenant que Rona a rétabli la croissance de ses ventes et amélioré ses marges, il lui faut s'attaquer à son rendement du capital investi.

Cette mesure de création de valeur pour les actionnaires est d'environ 6,2 %, un niveau qu'Irene Nattel, de RBC Marchés des Capitaux, juge encore inadéquat.

La société devra donc bien soupeser ses investissements dans les promotions, nécessaires pour raviver ses ventes, tout en maintenant un contrôle assidu de ses coûts, explique-t-elle.

Le détaillant profitera notamment du rachat de 225 millions de dollars de ses magasins franchisés de grande surface afin de remanier la gamme de produits offerts et de relever les marges de ses 60 grands magasins.

«Rona a aussi ouvert six nouveaux magasins en 2015, et les premiers résultats sont encourageants, mais ils sont inférieurs aux attentes», note Mme Nattel. Il faudra compter de 18 à 24 mois avant que ces magasins ne donnent leur plein potentiel, ajoute-t-elle.

Inculquer une culture de rigueur

Keith Howlett, analyste chez Marché des capitaux Desjardins, est persuadé que les différentes initiatives amélioreront davantage sa position concurrentielle et feront progresser ses bénéfices de 31 % en 2015 et de 11 % en 2016, malgré le ralentissement économique. Son cours cible de 18,50 $ est porteur d'un gain potentiel de 36 %.

Outre l'ouverture de 5 à 8 autres magasins de proximité, Rona accroît aussi la fréquence de ses circulaires, déplace ses promotions sur les réseaux sociaux, fusionne les magasins Marcil et Coupal au Québec et instaure un service d'achat en ligne et de collecte en magasin.

«Les dirigeants inculquent une culture de discipline et de rigueur. Celle-ci vise à équilibrer les investissements requis pour assurer sa compétitivité à long terme et le maintien de bons résultats à plus court terme», explique l'analyste de Desjardins.

Gain depuis trois ans : + 14,7 % Gain en 2015 : + 2,2 % Rendement du dividende : 1,1 % Ratio cours/bénéfice 2015 : 14,9 fois

Source : Bloomberg

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