S&P 500: la ligne dans le sable

Publié le 15/01/2016 à 11:57

S&P 500: la ligne dans le sable

Publié le 15/01/2016 à 11:57

Par Jean Gagnon

(Photo: Bloomberg)

Soumis à des pressions intenses depuis 2 semaines, l’indice S&P 500 de la Bourse de New York ne doit pas tomber sous la barre de 1 900 points. S’il venait à pénétrer ce niveau, la chute pourrait alors s’accélérer, croit certains analystes techniques.

Bien que l’indice se maintienne au-dessus de sa ligne de tendance haussière qui origine du bas de mars 2009 et qui lui fait office de support, il a été malmené depuis les derniers jours de 2015, constate Line Rivard, spécialiste de l’analyse technique et éditrice du site www.analysetech.com.

De 2 080 à la clôture de la séance du 29 décembre, le S&P 500 s’est retrouvé exactement à 1 900 durant la séance de lundi 11 janvier. Il s’est ensuite ressaisi quelque peu, mais au moment d’écrire ces lignes, il se rapprochait à nouveau de ce seuil. Le niveau de 1 900 est en quelque sorte le signal. «Si l’on traverse ce niveau, on se retrouvera rapidement à 1 800», dit Mme Rivard.

Le S&P 500 est toujours en zone de bull market, mais la situation est fragile, admet également Ron Meisels, président de Phases & Cycles, une firme de gestion de portefeuilles de Montréal spécialisée en analyse technique. Pour lui, le corridor de fluctuations entre 1 875 et 1 925 constitue la base qui ne doit pas céder. «Sinon, on se retrouvera alors dans un bear market», dit-il.

De gros joueurs de l’industrie financière favorisent dès maintenant une approche nettement plus défensive. C’est le cas entre autres de JP Morgan Chase qui vient de changer son fusil d’épaule pour la première fois en 7 ans.

Dans un rapport à ses clients, Mislav Matejka, stratège chez JP Morgan, écrit: «Nous croyons que le potentiel de rendement en fonction du risque des actions s’est détérioré substantiellement». Le temps est donc venu de changer de stratégie, selon lui.

Depuis sept ans, l’approche de la grande banque new-yorkaise consistait à profiter des replis pour acheter ou ajouter aux positions détenues. Mais ce n’est plus ce qu’elle fera. Au contraire, elle profitera de tous les rallies pour vendre et diminuer ses positions, confirme M. Matejka.

Les spécialistes de JP Morgan ne s’appuient pas uniquement sur l’analyse technique. «Des prévisions de profits anémiques combinées à une trajectoire à la baisse de l’activité manufacturière aux États-Unis et à la faiblesse persistante des prix des commodités sont autant de drapeaux rouges qui se hissent», disent-ils.

Certains disent même espérer que l’état de survente actuelle du marché permette un rallye qui offrirait de meilleurs prix pour vendre. C’est le cas de Katie Stockton, stratège technique chez BTIG, une firme de services auprès de hedge funds et autres sociétés d’investissement.

Pour elle, la ligne dans le sable pour le S&P 500 se situe à 1872, soit le bas de septembre dernier. Elle craint que la perte de momentum du marché au cours des dernières semaines mette ce niveau en péril.

D’autres refusent de lancer la serviette. Pour un, Goldman Sachs n’a pas perdu espoir et a réitéré lundi son objectif de 2 100 pour le S&P 500 en 2016.

 

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