La hausse du salaire minimum inquiète le patron de St-Hubert

Publié le 14/02/2018 à 16:14

La hausse du salaire minimum inquiète le patron de St-Hubert

Publié le 14/02/2018 à 16:14

Par Stéphane Rolland

Photo: courtoisie.

La hausse du salaire minimum doit se faire graduellement, sinon les entreprises n’auront pas le choix de refiler la facture aux consommateurs, prévient Pierre Rivard, PDG du Groupe St-Hubert, lors d’un point de presse en marge d’une allocution prononcée devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

«Il faut laisser le temps aux entreprises de s’ajuster, répond M. Rivard après une conférence portant sur l’histoire et la stratégie du Groupe St-Hubert. Ce n’est pas une question de mois, mais bien d’années.»

Par ricochet, une hausse trop rapide du salaire minimum pourrait gonfler la facture des consommateurs, prévient-il. «Lorsque le salaire minimum augmente, le salaire de son superviseur devra également être ajusté, explique-t-il. L’impact que ça peut créer –et c’est ce qu’on ne veut pas faire- c’est une hausse des prix pour les consommateurs. C’est très dangereux. Il faut être très prudent. »

Une hausse plus rapide que l’inflation

Au Québec, le salaire minimum va augmenter de 0,75$ le premier mai prochain pour s’établir à 12$. C’est une progression de 6,67%. La décision a été décriée par les syndicats, qui juge la progression insuffisante pour assurer un niveau de vie décent, et par le milieu des entreprises, qui estime, au contraire, qu’elle est trop rapide pour les petites entreprises ayant une moins grande marge de manœuvre financière. Au gouvernement, on répond qu’avec le contexte de pénurie de main-d’œuvre, on a la marge de manœuvre pour accélérer la hausse sans nuire à l’économie et à l’emploi.

Lire aussi : Salaire minimum: qui doit payer?

L’impact de l’augmentation du salaire minimum sur St-Hubert est modéré, car l’entreprise doit composer, en fait, avec une pénurie de main-d’oeuvre, reconnaît M. Rivard. «Avec la rareté de main-d’œuvre, on n’a pas le choix d’offrir des conditions gagnantes et le salaire en fait partie. »

Pour recruter de nouveaux employés, l’entreprise a organisé récemment des portes ouvertes pour «une première fois», raconte le dirigeant. Dans la région de Québec, des dizaines de postes seraient à combler. «On s’en tire mieux que la majorité, assure-t-il. Le gens savent que nous offrons des formations à nos gens et qu’il y a la possibilité d’exercer d’autres fonctions. »

Les plans de St-Hubert

La présentation de M. Rivard était l’occasion de faire le point sur les plans de l’entreprise, achetée par Cara (CAO) en 2016 pour un montant de 537 M$. Le groupe devra gérer le développement des marques de Cara dans le marché québécois. Sa division de produits d’épicerie a également le mandat de concevoir les produits associés aux autres enseignes du franchiseur ontarien. 

Le Groupe St-Hubert, dont le siège social est demeuré à Laval, agit comme une direction indépendante québécoise au sein de Cara. Le plan de match n’est pas décrété par Cara, mais conçu par l’équipe du Groupe St-Hubert. «C’est nous qui regardons les enseignes de Cara et évaluons celles qui ont le plus de potentiel au Québec. »

Pour l’instant, l’effort le plus important est consacré au développement d’Harvey’s. Le plan est d’en ouvrir une cinquantaine dans la province, sous différentes formes. L’un des nouveaux concepts regroupera un restaurant St-Hubert et un Harvey’s sous un même toit. Cela permettra d’ouvrir des installations dans des régions moins densément peuplées, où il n’était pas rentable d’ouvrir un St-Hubert, explique M. Rivard.

Le dirigeant est resté vague sur le montant exact qui sera investi pour développer l’enseigne. «Construire un Harvey coûte entre 850 000$ et 1 M$, évoque-t-il. Une cinquantaine de restaurants, ça peut vouloir dire un investissement de 50M$. »

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